Le gouvernement du Québec a rejeté la demande d’annexion à Saint-Léonard d’une partie du territoire du lac Simon situé à Sainte-Christine-d’Auvergne. Les citoyens qui ont fait la demande parlent d’une décision politique. Selon Georges Normand du Comité de citoyens du lac Simon de Sainte-Christine-d’Auvergne, la décision du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) est purement politique, puisqu’elle est une redite de la position de la MRC opposée à l’annexion. Selon le Comité, «le MAMOT se fait Ponce Pilate à la solde de la MRC de Portneuf» en agissant contre la volonté de 85% des citoyens du secteur, soit plus d’une soixantaine de personnes. «Les besoins légitimes, notamment en matière de sécurité et d’accessibilité des services des résidents du secteur ont été complètement ignorés», indique le Comité par voie de communiqué. Selon le gouvernement, «les problématiques soulevées relativement à la desserte des services municipaux devraient d’abord faire l’objet d’une recherche de solutions communes par les deux municipalités». Les citoyens affirment qu’il s’agit là d’un vœu pieux qui ne règlera en rien les problèmes existants et qu’ils demeureront entiers. Le Comité soutient que la position du MAMOT est paternaliste et qu’elle fait fi des réalités géographiques, sociologiques et d’isolement que vivent les occupants de ce territoire de 15,8 kilomètres carrés au sud et au sud-ouest du lac. «On est tellement «nowhere» qu’aucun candidat aux dernières élections municipales à Sainte-Christine n’est venu ici et nous n’avons reçu aucun dépliant», a souligné M. Normand. Le village de Sainte-Christine est situé à 23 kilomètres et les résidents du lac doivent passer par Saint-Léonard pour s’y rendre. «Il est évident que les élus de la MRC […] qui ont voté en majorité contre le projet d’annexion malgré toute logique, n’ont été motivés que par l’intégrité de leur propre territoire et par la crainte éventuelle d’être confrontés à une telle demande, plutôt que de prendre en compte courageusement la sécurité, la volonté et les besoins des citoyens qui habitent le territoire concerné», écrivent les citoyens. Le comité ressort amer de la procédure entreprise il y a plus d’un an. «Nous invitons le ministre Coiteux à prendre notre expérience à titre d’exemple au sein de son ministère sur les causes du peu de participation citoyenne à la chose municipale. Ce genre de traitement jette indéniablement du discrédit sur le fonctionnement de nos institutions», déplorent les résidents, déçus aussi du manque de soutien du député Michel Matte.