Être ou ne pas être

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Par Denise Paquin

La francisation des immigrants est un échec ! C’est la vérificatrice générale du Québec qui l’affirme dans le rapport qu’elle vient de rendre public. Le problème est d’autant plus grave que le nombre d’immigrants est en rapide croissance. Il est dommage qu’on perçoive cette question comme une affaire de politique partisane comme c’est le cas pour plusieurs. Il est normal pour un peuple de se diviser sur des questions de développement économique, de transport, de taux d’imposition et de taxation mais quand il s’agit de son existence même, il devrait y avoir une union sacrée de tous les partis. On ne le répètera jamais assez : sans la langue française, la nation québécoise n’existe plus. Tout ce qui fait notre unicité dans le monde passe par la langue : notre façon de nommer les choses de la vie, nos joies, nos peines, notre manière d’être en relation, de faire de la télévision, du cinéma, du théâtre, de la littérature, tout passe par la langue. Plusieurs immigrants l’ont bien compris, au point de surpasser certains Québécois de souche dans la défense de notre identité commune. Nous vivons, dans les régions comme la nôtre, avec un faux sentiment de sécurité. Les immigrants qui s’installent en région adoptent notre langue par la force des choses : peu nombreux, ils n’ont pas le choix et partout en région le français règne en maître. Mais ce n’est certes pas le cas de la région métropolitaine. L’afflux des nouveaux arrivants est tel que l’équilibre linguistique est gravement menacé comme l’a constaté la vérificatrice générale. Et cela nous regarde tous, ce n’est pas qu’une affaire montréalaise. Si Montréal tombe, c’en est fini du Québec comme nation. Quand vient le temps de voter, la minorité anglophone du Québec a toujours voté en bloc, consciente que l’union fait la force. À défaut de cette union sacrée, nous pourrions au moins forcer nos élus à avoir une politique non-partisane cohérente et courageuse en matière de langue et d’intégration des immigrants. Nous pouvons et devons imposer nos conditions à celles et ceux qui décident de s’installer chez nous. Nous n’avons pas à nous excuserd’exister et de parler une langue qui peut-être n’est pas la leur. Nous devons donc mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour assurer l’intégration linguistique de nos nouveaux compatriotes. Il y va de notre survie comme nation. Être ou ne pas être, voilà la question !

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