L’examen d’Énergie Est suspendu

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Par Steeve Alain
L’examen d’Énergie Est suspendu

L’Office national de l’énergie (ONÉ) a interrompu pour une durée de 30 jours l’examen du projet d’oléoduc Énergie Est à la demande de la compagnie TransCanada. L’interruption de l’examen des projets Énergie Est et Réseau principal Est a été annoncée le 8 septembre. La pétrolière demande du temps afin d’étudier la nouvelle liste des questions et l’évaluation environnementale qui sera effectuée durant l’examen de l’ONÉ. TransCanada veut déterminer les répercussions possibles sur les projets des nouveaux critères de l’examen publiés par l’Office au mois d’août. L’ONÉ doit effectuer entre autres une étude d’impact de l’oléoduc sur la production de gaz à effet de serre (GES) en amont et en aval ainsi qu’une plus grande évaluation des risques associés aux accidents ou défaillances possibles du réseau, pouvant mener à un déversement de pétrole dans l’environnement. L’Office ne rendra aucune décision et ne prendra aucune autre mesure dans le cadre de son processus d’examen des projets avant le 8 octobre. Respirateur artificiel? Les groupes environnementaux estiment que la demande de TransCanada indique que l’entreprise a de plus en plus de difficulté à justifier son projet devant la population et ses investisseurs. Les groupes d’opposants croient qu’il est trop tôt pour annoncer la mort du projet, mais ils pensent que la demande représente une importante fissure qui pourrait précipiter son écroulement. «En acceptant de considérer les émissions de GES indirectes causées par le projet, l’ONÉ a rehaussé la barre pour TransCanada», a indiqué par voie de communiqué Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki. Selon Patrick Bonin, de Greenpeace Canada, TransCanada craint une évaluation des émissions de GES qui pourrait conclure que ce projet est incompatible avec l’Accord de Paris et les engagements climatiques du pays. «Énergie Est rencontre un véritable mur social au Québec et se heurte aussi à une forte opposition ailleurs au Canada. Lorsque l’on est investisseur, ce n’est pas le genre de truc que l’on aime et pour TransCanada, ça devient difficile à cacher», a ajouté Anne-Céline Guyon, porte-parole du mouvement Stop oléoduc. L’oléoduc Énergie Est transporterait chaque jour 1,1 million de barils de pétrole brut sur une distance de 4 500 kilomètres de l’Alberta jusqu’au Nouveau-Brunswick. Le pipeline projeté traverserait la région de Portneuf.  

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