Le détraqué revisité

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Par Denise Paquin

Certains lecteurs m’ont fait remarquer que le Donald ne semblait plus faire partie de mes préoccupations. Je voudrais les rassurer. Après que Trump nous ait maintes fois fait la preuve qu’il souffrait d’un profond trouble de personnalité narcissique (autrefois, on parlait en termes simples et on employait le mot «folie»), je croyais que la cause était entendue et qu’il nous fallait assister, en spectateurs impuissants, à la destruction par un psychopathe d’un système politique complexe et imparfait mais jusqu’à maintenant fondé sur la préséance de la règle de droit. Je réalise qu’une élémentaire prudence nous oblige à revisiter le détraqué, ne serait-ce que pour être sur nos gardes pour qu’une telle calamité ne fonde pas sur nous. La prudence élémentaire dont je parlais nous oblige à ne pas nous arrêter sur le fait que cet hurluberlu a été élu démocratiquement. Hitler avait aussi été élu par son peuple. La démocratie implique plus qu’un vote aux élections, elle nous oblige à la vigilance, à nous tenir informés et à dénoncer les imposteurs. Les Américains en prennent conscience depuis sept mois de règne de cet apprenti sorcier qu’un quart des électeurs ont choisi (50% de ceux qui ont voté). Ils se retrouvent avec un être ignorant et dangereusement instable au pouvoir. Le qualificatif de «fou» a même été employé par un sénateur de son propre parti dans une conversation privée avec une collègue sénatrice, conversation qui n’a pas échappé à un micro indiscret. Pour se convaincre de ce qui précède, qu’on se limite à examiner son comportement devant des milliers de jeunes scouts réunis lors de leur jamboree national. Notons que ces jeunes ont entre 8 et 14 ans. Un président normal leur aurait parlé de l’importance de l’action civique ou de quelque chose du genre. Enfin, un sujet qui aurait eu comme effet de les tirer vers le haut. Il faut le voir et l’entendre pour le croire : il les a incités à s’enrichir au maximum. Et, comme modèle à leur proposer, il a cité le cas d’un de ses amis, un milliardaire qui a réussi à s’acheter le bateau de ses rêves. « Vous savez ce que je veux dire, a-t-il ajouté avec un clin d’oeil, un bateau avec lequel on peut se permettre… en s’éloignant de la mer territoriale de vivre des expériences, enfin, je n’ai pas à vous faire des dessins… » Cet homme vil et insensé dirige le pays le plus puissant de la planète !    

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