Cap-Santé valorise l’archéologie

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Par Denise Paquin
Cap-Santé valorise l’archéologie

Août est le mois de l’archéologie, mais qui s’en soucie? Réponse: la Ville de Cap-Santé! Profitant de l’installation prochaine de l’exposition extérieure «Optique Cap-Santé», la Ville a effectué une première incursion en archéologie «préventive». En juillet, elle a fait sonder le terrain près de l’église Sainte-Famille (1754-1767), dans le parc Joseph-Fillion. Étant donné la valeur patrimoniale de ce site classé qui remonte au Régime français, la Ville a jugé bon de faire fouiller le terrain par un spécialiste afin de protéger, le cas échéant, les artéfacts qui seraient découverts.

L’archéologue Louis Gilbert à l’oeuvre. Photo – Ville de Cap-Santé
Muni d’une autorisation du ministère de la Culture, l’archéologue Louis Gilbert, de Artefactuel, a effectué ses sondages les 13 et 14 juillet. «Il a cherché tout ce qui est intéressant sur une profondeur de 60 pouces aux quatre emplacements où seront plantés les pieux», explique le maire Denis Jobin. Finalement, rien d’intéressant n’a été découvert, mais M. Jobin affirme que cette première expérience n’est pas vaine. En effet, le rapport tiré de cette fouille ira ajouter de l’information à l’inventaire des sites archéologiques du Québec. Seulement 20 sites de la région de Portneuf sont répertoriés dans cet inventaire, dont le fort Jacques-Cartier, à Cap-Santé, où plusieurs fouilles ont eu lieu dans le passé. «C’est une quantité dérisoire en rapport aux plus anciennes concessions seigneuriales de la vallée du Saint-Laurent et au riche passé industriel», affirme Denis Jobin qui ne doute pas du fort potentiel de la MRC de Portneuf. La Ville de Cap-Santé a d’ailleurs dans ses cartons un projet de centre régional d’archéologie qui serait situé sur le site du fort Jacques-Cartier. «On aurait un centre d’où rayonnerait l’archéologie, toute la recherche, la mise en valeur, l’information», explique M. Jobin. Ce centre serait intégré au futur parc régional de la Jacques-Cartier. Ce parc est ciblé comme le projet ayant le plus grand potentiel de développement dans le document «Mise en valeur du Saint-Laurent touristique dans Portneuf» publié en juin par la MRC de Portneuf. Après avoir intégré la protection du patrimoine, le maire de Cap-Santé affirme que les municipalités doivent maintenant faire de même avec l’archéologie. Il estime qu’en s’en préoccupant, la fouille devient une étape prétravaux et non un obstacle aux travaux. «C’est notre rôle d’être proactifs. Quand c’est mis de l’avant, c’est intégré à l’échéancier», dit-il. Le maire Denis Jobin souligne que le coût de l’opération n’est pas exorbitant compte tenu du potentiel à exploiter des découvertes qui seront faites. Cap-Santé y a investi 1400$. «Les municipalités pourraient prévoir un budget», dit-il. Dans son guide pratique «Archéologie préventive» à l’intention des municipalités, le Réseau de diffusion de l’archéologie Archéo-Québec souligne que toutes les municipalités ont un potentiel à découvrir et à mettre en valeur. En plus d’enrichir l’histoire collective d’une municipalité, la mise en valeur de l’archéologie, que ce soit un site ou des artéfacts, a une forte valeur touristique. Et lorsqu’il est question d’archéologie, on parle aussi bien des restes d’un village du 19e siècle que d’un campement amérindien de près de 10 000 ans.

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