L’histoire de Pont-Rouge c’est aussi ses maisons

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
L’histoire de Pont-Rouge c’est aussi ses maisons

Il y a des anecdotes assez savoureuses qui se cachent dans l’histoire des vieilles maisons de Pont-Rouge. L’exposition intitulée à juste titre «Derrière les murs, le patrimoine bâti de Pont-Rouge», qui ouvre ses portes le 24 juin, en révèle quelques-unes qui valent à elles seules la visite à la Maison Déry.

Certaines maisons dans le secteur de l’ancienne gare, aujourd’hui disparue, étaient très prisées du temps de la tempérance. Des gens venaient même de Québec en train et descendaient à la station pour faire la fête dans des endroits mal famés, comme la maison 3-5 de la rue du Collège.

Pour continuer dans les histoires de bouteilles, rappelons que dans la deuxième moitié du 19e siècle, le brasseur Joseph K. Boswell (celui de la célèbre bière du même nom) contrôlait la pêche au saumon sur la Jacques-Cartier à partir de la maison Trépanier.

L’église et la belle maison blanche et verte qui lui fait face ont été construites par le même architecte: Joseph-Georges Bussières. Des gens y louaient des bureaux pour offrir des services professionnels.

Et les hommes de la «MP» (police militaire) n’entendaient pas à rire quand ils recherchaient des hommes récalcitrants à entrer dans les rangs en 1944. Il y en a un qui a même donné un coup de baïonnette dans la porte de la maison du 600 du Grand-Capsa. Mais cette anecdote, vous ne la lirez pas dans l’expo. C’est Raymond Doré qui nous l’a racontée lors du vernissage le 22 juin. «J’avais conservé la porte!» ajoute l’octogénaire dont la maison, construite en 1775, est la plus vieille de Pont-Rouge. Elle appartient aujourd’hui à son fils Richard.

Cette exposition vise d’abord à faire découvrir les particularités et l’évolution de l’architecture dans les maisons anciennes de Pont-Rouge à l’occasion de son 150e anniversaire. L’une de ces caractéristiques est si unique qu’elle porte le nom de la ville: le chambranle de Pont-Rouge. Il s’agit d’un cadre de fenêtre ou de porte ouvragé conçu par un menuisier dont le nom s’est perdu.

Les portraits réalisés par la conceptrice de l’exposition Jeanne Couture unissent détails architecturaux, anecdotes et objets trouvés. Photo – Denise Paquin

La dizaine de tableaux conçus par Jeanne Couture avec la collaboration de Sylvain Brousseau, de Mémoire collective de Pont-Rouge, et des employées de la Maison Déry proposent autant d’histoires que de données architecturales intéressantes.

Chaque tableau présente un style architectural différent, des anecdotes racontées par les propriétaires, dont certaines qu’on peut écouter, et des objets trouvés. «On ne sait pas à qui cela appartenait, mais c’était là», dit Mme Couture.

Le comité du 150e ainsi que le Fonds patrimoine et culture de la MRC ont financé l’exposition qui a aussi puisé de l’information dans l’inventaire du patrimoine bâti de la MRC.

L’exposition est présentée jusqu’au 17 septembre. La Maison Déry est ouverte du mercredi au dimanche, de 9h30 à 16h30.

Pour en savoir plus

Ceux qui souhaitent en savoir plus pourront assister la mini conférence de Donald Vézina lors du 5 à 7 architecture le 29 juin. Elle sera suivie d’une table ronde sur l’architecture des maisons de Pont-Rouge.

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