Conservation de la nature Canada (CNC) agrandit son aire de protection du marécage de Grondines. L’organisme a acquis une terre de 6,5 hectares qui donne sur le fleuve Saint-Laurent. Cette terre constituée d’une partie agricole et d’une partie marécageuse appartenait aux descendants de Charles B. Laganière. «Nous avions déjà approché les propriétaires pour faire une évaluation du secteur. Ils nous ont rappelés pour nous le proposer», raconte Patrice Laliberté, chargé de projet et responsable du secteur Grondines à Conservation de la nature Canada. Cette terre s’ajoute aux 30 hectares déjà protégés par CNC depuis 2012. Un kilomètre sépare les deux secteurs. Un milieu unique au Québec «Considérant que c’est un très grand marécage arboré inondé par des marées d’eau douce, oui c’est unique!» dit M. Laliberté. L’écosystème particulier de la batture, submergée et à découvert une partie de la journée, est riche en nourriture pour la faune et attire la sauvagine et les oies et bernaches en migration. La flore comporte aussi des espèces uniques comme la cicutaire de Victorin et la gentiane de Victorin. «On ne pense pas que le marécage a été défriché à la grandeur», dit Patrice Laliberté. C’est ce dont témoignerait, entre autres, une forêt ancienne constituée d’érables argentés centenaires, qui se sont adaptés à être inondés. L’endroit est aussi unique pour son histoire. «Les gens y ont grandi avec le marécage, avec la chasse et la pêche», dit-il. Le foin de batture aurait permis, par exemple, de nourrir le troupeau de la famille lors d’une grande sécheresse. Faire découvrir En plus de préserver les milieux qu’elle acquiert, l’autre objectif de CNC est de faire découvrir leur richesse naturelle au public. À Grondines, donner accès au site est un défi en soi puisqu’il s’agit d’un lieu inondable, souligne Patrice Laliberté. Construire un belvédère permettrait d’avoir une vue du site sans le perturber. «On regarde ça attentivement», dit-il. Cette difficulté d’accès aura eu l’avantage de garder intacts des secteurs du marécage, qui s’étend sur sept kilomètres en bordure du fleuve. Une autre corvée de plantation d’arbres est prévue cette année, en plus d’activités de sensibilisation du public. Conservation de la nature Canada (CNC) a annoncé l’acquisition à Grondines le 10 février en même temps que celle de la pointe Ouest de l’île de Grâce, à Sorel, et de la pointe Argentenay à l’extrémité est de l’Île-d’Orléans. CNC possède 3000 hectares de milieux naturels insulaires et riverains. Ces acquisitions et leur préservation sont financées par des subventions du gouvernement canadien et américain, des fondations, comme la Fondation de la faune du Québec, et des dons du public.