Déçus des dernières décisions du ministre fédéral des Transports Marc Garneau concernant l’implantation de petits aéroports au Québec, les opposants à l’aéroport de Neuville ont rendu public leur rapport sur les dangers qui planent sur des familles depuis cinq ans. C’est Huguette Simard, qui habite en bout de piste de l’aéroport de Neuville, qui a remis le document de 109 pages au maire Bernard Gaudreau lors de la séance régulière du conseil municipal au début du mois. Ce rapport du Comité neuvillois pour la défense du bien commun fait état des dangers et des enjeux de sécurité à Neuville depuis l’implantation de l’aéroport en 2012. Il recense les écrasements, les accidents évités de justesse et les infractions commises par les pilotes à Neuville depuis cinq ans. «Les conclusions sont accablantes», dit le porte-parole du comité Jean-Pierre Lorrain. «Les faits du rapport ne mentent pas. À Neuville, plusieurs familles sont assises sur une bombe à retardement», allègue-t-il. La collision entre deux petits avions en plein ciel à Saint-Bruno-de-Montarville la semaine dernière n’a rien pour le rassurer. Les opposants répètent que l’aérodrome de Neuville est implanté au mauvais endroit et que le gouvernement fédéral en est conscient, mais qu’il refuse d’agir. Le rapport a été rendu public pour sensibiliser les collectivités à l’insouciance de Transport Canada, explique M. Lorrain. «S’il survient un accident, le ministre ne pourra pas dire qu’il n’avait pas été informé». Le ministre fédéral des Transports n’a pas l’intention de modifier la loi qui permet l’implantation de petits aéroports même quand les municipalités situées à proximité s’y opposent. Il y a eu trois accidents en un an et Transport Canada a reçu sept rapports d’incident concernant des infractions au Règlement d’aviation canadien pour l’aéroport de Neuville, deux fois plus que pour 60 autres aéroports réunis, note M. Lorrain. Des pilotes se sont retrouvés dans l’espace aérien réservé aux gros porteurs. Selon le ministère, ce n’est pas assez important pour justifier son intervention, s’indignent les opposants. «Le fédéral joue à la roulette russe avec la famille Simard», dénonce le porte-parole du comité. Le comité avait fait parvenir son rapport au ministre Garneau lors d’une manifestation à Montréal en février avec les citoyens de Mascouche, Saint-Cuthbert et Terrebonne qui s’opposent aussi à l’implantation d’aéroports.