Lac-Sergent devrait se réjouir d’obtenir 4,5 M$ pour son projet de traitement des eaux usées. Mais la subvention, jugée insuffisante, remet plutôt en question le projet de 13,3 M$. La Ville fera appel aux citoyens dans les prochaines semaines pour prendre une décision. Le maire René-Jean Pagé n’avait pas envie de rire vendredi matin, au lendemain de l’annonce des 34,7 M$ du Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées (FEPTEU) pour Portneuf. Lac-Sergent a eu la confirmation d’une aide de 4,5 M$, mais le hic! c’est qu’elle s’applique à un projet de 5,5 M$. «On espérait recevoir 83% du 13,3 M$, explique le maire Pagé. Avec 34%, c’est une bouchée très grosse pour Lac-Sergent.» Lac-Sergent n’a pas réussi à convaincre les responsables du programme FEPTEU l’automne dernier. Les critères sont clairs: Québec ne subventionne pas les travaux pour les résidences secondaires et les chalets. À Lac-Sergent, 192 des 326 résidences visées font partie de cette catégorie, seulement 134 sont permanentes. Plusieurs options ont été mises sur la table avec la firme Cima+ pour minimiser les coûts, mais il s’avère impossible d’économiser en contournant des secteurs puisque les maisons permanentes sont réparties autour du lac. «Avec l’usine de traitement à la décharge du lac, on doit couvrir tout le pourtour», affirme le maire Pagé. L’abandon d’un réseau sous pression pour un réseau gravitaire, soit un tout-à-l’égout, allégera quand même la facture des propriétaires. Autre déception pour la Ville, si elle touche le FEPTEU, elle ne pourra appliquer d’autres subventions fédérales à son projet. Elle doit donc dire adieu au prêt de 5,8 M$ et à la subvention de près de 580 000$ accordés par le Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités (FCM) en février 2016. Impossible non plus d’utiliser 330 000$ de retour sur la taxe d’accise. «On est coincé dans les délais et on ne veut pas perdre, car des subventions doivent être engagées dans des délais. Alors, pour le FEPTEU, il faut qu’on se branche», dit René-Jean Pagé. Le 20 février, le conseil est passé à un cheveu de mettre le projet en veilleuse. Constatant la déception des gens qui assistaient à la séance, le maire a décidé de retourner auprès des citoyens. «Au moment où on se parle, je veux proposer au conseil de tenir une consultation référendaire ou un référendum», dit-il. La consultation serait plus rapide et permettrait de rejoindre tous les citoyens, y compris les villégiateurs. Le maire prévoit aussi la tenue d’une rencontre d’information.