Carole Baillargeon reçoit le Prix Hommage en métiers d’art

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin

Mme Baillargeon a été récompensée pour ses 30 ans de carrière artistique lors de la remise des Prix d’excellence des arts et de la culture des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches le 28 novembre au Musée de la civilisation.

«C’est un encouragement, vraiment», résume avec une joie évidente l’artiste de Deschambault-Grondines en entrevue. Sa satisfaction est double puisqu’en plus d’être honorée pour sa carrière elle l’est également pour ses «Paysages-vêtements».

Cette oeuvre monumentale et immersive inspirée par les saisons et le rapport de l’homme avec son environnement, dont la création s’est étalée sur 15 ans, a été présentée pour la première fois dans son intégralité l’hiver dernier au Musée d’art contemporain de Baie‐Saint‐Paul.

D’abord spécialisée en arts visuels, Carole Baillargeon a élargi sa pratique en intégrant d’autres champs artistiques. De plus, elle a enseigné et a développé ses capacités de gestionnaire en tant que directrice de la Maison des métiers d’art de Québec de 2006 à 2011.

«J’ai une pratique hybride. Je suis plus en arts visuels, mais depuis toujours, et plus consciemment depuis les 15 dernières années, j’ai une composante métiers d’arts. J’ai aussi une composante scénographique parce que j’ai étudié en scénographie. Le projet qui a été couronné mettait ensemble mes trois composantes», explique l’artiste qui s’est fait connaître dans Portneuf par sa participation à la Biennale internationale du lin, d’abord comme artiste invitée, membre du comité artistique, puis commissaire.

«J’intègre beaucoup les métiers d’arts pour les décloisonner, pour les intégrer, dit Mme Baillargeon. Quand la Biennale m’a invitée, en 2013, pour refaire un commissariat intégrant tous les lieux, on voulait un regard différent, une pensée pour lier les arts visuels, les métiers d’arts et le design. J’essaye d’être ouverte au plus grand nombre de champs possible.» Elle souligne que cette édition de la Biennale avait présenté de la joaillerie contemporaine et la Grande Tablée, des oeuvres qui étaient associées à des créations culinaires.

«C’est tout ce travail-là qui a été reconnu, autant comme artiste que comme travailleur culturel avec les métiers d’art. Et ça fait du bien parce que c’est extrêmement difficile», souligne l’artiste. Elle s’explique: «À cause de ma pratique hybride, quand je demande une aide financière je ne me retrouve dans aucune case. En arts visuels, ils me disent elle devrait aller en métiers d’art et en métiers d’art ils me disent elle devrait aller en arts visuels. C’est pour ça que je parle d’un encouragement. C’est comme si ça venait confirmer qu’on peut être un petit peu tout et qu’on ne se dilue pas non plus. Que ça peut être reconnu.»

En entrevue pour la Fabrique culturelle de Télé-Québec sur l’exposition «Paysages-Vêtements», elle confiait qu’elle estimait avoir atteint son objectif «quand les gens ne sont pas indifférents». Elle était contente de l’avoir atteint avec ce projet d’envergure.

Qualifiant sa carrière de «hors-norme», le comité des Prix d’excellence des arts et de la culture souligne que les oeuvres de Mme Baillargeon ont été présentées dans plusieurs expositions, dont celle du Musée des Maîtres et Artisans du Québec en 2006, de la Triennale Internationale des Arts Textiles en Outaouais en 2010, et des expositions collectives à la Guilde canadienne des métiers d’art en 2012 et au Musée de l’Amérique francophone en 2015‐2018. Mme Baillargeon a aussi agi comme commissaire d’exposition pour une dizaine d’événements en métiers d’art.

 

 

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