Susy Fournier et le pouvoir de l’imaginaire

Photo de Mathieu Hardy
Par Mathieu Hardy

Il y a bientôt dix ans que Susy a fondé sa compagnie de théâtre pour les enfants, après s’être offert le cadeau d’étudier à l’université. Elle a obtenu un certificat en philosophie pour enfants et s’est remise au théâtre. Un matin, l’étincelle lui vient: elle crée L’IMAGIN’R.

En jumelant la pratique du théâtre à la philosophie pour enfants, elle amène les jeunes à se découvrir en tant qu’individu et membre d’un groupe. En tant qu’acteur aussi. Mais son rôle est beaucoup plus important. Pour ses anciens, Susy elle est celle qui leur a transmis un pouvoir. Celui de développer leur imagination.

«Ça m’a donné confiance en moi», m’a dit Marie-Laurence, 13 ans. Quant à Camille, 15 ans, elle souligne que ce qui l’a plus marquée, c’est qu’elle a pu tout essayer et laisser aller sa créativité.

Car créer est ce qui anime Susy Fournier. Elle écrit les pièces en s’inspirant des enfants avec qui elle travaille et leur offre un rôle qui leur va comme un gant.

Pas à pas vers la scène

Chaque semaine, Susy accompagne, pas à pas vers la scène, 11 jeunes âgés de 8 à 11 ans. J’ai assisté à l’un de ses cours.

«Position théâtre», dit-elle fermement avec le sourire dans la voix, pour débuter. Soudain, plus un son dans la salle de création qui occupe le sous-sol de sa maison.

L’aménagement cette pièce toute peinte en bleu a d’ailleurs été pensé dans les moindres détails pour que les enfants s’y sentent libres. Libres de s’exprimer, libres de s’émanciper.

Entre les exercices d’improvisation et ceux d’articulation, l’heure a vite passé. En un rien de temps, Susy a enrichi l’imaginaire des enfants et leur vision du monde. Ce matin-là, elle les attendait avec toute une question.

«Pourquoi, parfois, il faut être sérieux?», leur demande-t-elle, en invitant chacun d’eux à donner son opinion. L’être et le paraître d’un personnage ont été abordés. Tout le monde a parlé et joué, la question a été vidée.

En découvrant ce que c’est, jouer avec sérieux, les enfants ont fait un pas de plus vers la scène. Intense du début à la fin, le cours se termine dans un grand élan de solidarité entre Susy et les jeunes.

«On a perdu le Nord… le pôle Nord»

J’ai reçu, la semaine dernière, des nouvelles de Susy. Dans son courriel, elle m’annonce que la pièce de théâtre sur laquelle elle a travaillé tout l’automne avec ses élèves sera présentée le 3 décembre, à 10h, et le 4 décembre, à 14h, au Moulin Marcoux, à l’occasion du Noël au Moulin.

La pièce s’intitule «On a perdu le Nord… le pôle Nord». Paraît-il que l’actualité entourant les changements climatiques teinte l’intrigue. L’invitation est lancée!

Ne reste qu’à vous déplacer nombreux pour regarder briller, sur scène, le pouvoir de ces enfants parvenus à éliminer les frontières de leur imaginaire. Parce qu’après tout, l’imagination est un monde sans frontières. Parole de Rousseau!

 

 

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