La Réserve phonique: pour que vive la musique de Portneuf

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin

«La Réserve phonique c’est un centre virtuel pour donner accès à la musique et aux musiciens de Portneuf. C’est un centre d’archives pour faire vivre et parler les documents. C’est formidable, voire révolutionnaire», a résumé avec enthousiasme le directeur lors du lancement du site Internet le 30 septembre.

C’est en apprenant la fin de la fabrication des magnétoscopes VHS que le musicien et historien a décidé d’agir. «Il y a urgence de sauver des documents inédits sur rubans huit pistes ou cassettes. Après, ce sera les 33 tours», dit-il.

Il a opté pour le numérique et le Web. «La musique c’est un bien immatériel, le numérique lui va bien», affirme M. F.-Ouellette qui a baptisé son projet Réserve phonique, pour lieu de conservation des sons.

 

Un millier de documents à numériser

L’été dernier, l’enseignant Kevin Montambault et le bénévole Michel Suzor se sont attelés à la fastidieuse tâche de numériser un millier de 33 tours, cassettes audio, photos et de captations vidéo sur cassettes VHS. Le travail se double d’un filtrage afin d’améliorer la qualité du son.

L’essentiel de la collection provient des archives de Gabriel F.-Ouellette, qui a hérité de la collection du musicien André Paris, de Deschambault-Grondines, et de la collection de Gaétan Morissette, de Portneuf. «C’est génial!» lance l’accordéoniste et président de la Société des arts traditionnels de Portneuf (SATRAP). Le passionné de musique traditionnelle voit préservé le véritable travail d’ethnologue qu’il a effectué il y a quelques années en enregistrant les prestations de musiciens de la région.  

Une classification à entrées multiples permet aux visiteurs de se retrouver facilement dans la base de données. En quelques clics, on peut écouter Edgar Savard Junior jouer le Reel de la rivière Noire ou voir André Alain interpréter un reel en ré. La Réserve phonique ne se donne pas de limites quant aux styles ou aux musiciens. Étant donné qu’elle est numérique, sa capacité d’engranger l’information est aussi illimitée.

Gabriel F.-Ouellette fait appel à la population pour poursuivre la récolte de documents audios et vidéos, d’anecdotes sur les musiciens ou pour connaître la source d’un air de musique afin «de faire parler ces documents-là».

 

Financement

L’École de musique Denys-Arcand (ÉMDA) a reçu 8000$ en subventions de la MRC et de Service Canada pour l’emploi étudiant. Mais elle ne peut compter sur du financement propre pour ce projet innovateur.

«Il n’y a pas de financement pour la recherche et la mise en valeur du patrimoine musical», déplore la présidente du CA Diane Vincent qui a déjà cogné à quelques portes. L’école reçoit bien une subvention du ministère de la Culture, mais elle est attribuée spécifiquement à l’enseignement, dont les revenus ne sont pas suffisants pour financer la nouvelle activité.

 

 

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