Le comité a invité le parrain d’une famille syrienne et un jeune Syrien pour raconter leur expérience et répondre aux questions des citoyens avant l’arrivée des réfugiés dans Portneuf. Le fondateur de La Meute – un groupe qui s’oppose à l’arrivée massive de migrants syriens – s’est infiltré avec une dizaine de sympathisants et a tenté de passer son message. «Réfléchissez à vos choix, il en va avant tout de la sécurité de la nation», a lancé Éric Corvus (un pseudonyme) devant une cinquantaine de bénévoles convaincus du bien-fondé de leur démarche.
Le coordonnateur du comité de Cap-Santé, Donnacona, Portneuf, Bruno Beaudoin, lui a rétorqué que tout était réfléchi depuis des mois. «On ne veut pas d’invasion, mais on est prêt à accueillir des gens dans le besoin», a-t-il commenté le lendemain.
Bruno Beaudoin soutient que la rencontre a tout de même été un franc succès. Elle a attiré des membres des comités de Saint-Ubalde, Saint-Basile et de Saint-Raymond qui tente une relance et plusieurs citoyens.
La sortie du fondateur de la Meute a incité le président de la Fabrique Notre-Dame de Donnacona à intervenir en fin de rencontre. La Fabrique a endossé le comité «parce qu’elle estimait avoir un devoir de solidarité» envers les personnes en détresse, explique Roger Bertrand. C’était un risque, dit-il, mais l’argent amassé prouve que le milieu appuie l’initiative. Le comité de Cap-Santé, Donnacona, Portneuf a déjà amassé 21 000$.
Témoignages
Jean-Luc Legros a parrainé une famille de neuf personnes avec ses frères et sœurs à Montréal. L’ex-conseiller en immigration voulait une famille nombreuse et démunie. Il s’est retrouvé avec une famille musulmane de sept enfants âgés de 2 à 12 ans qui sont arrivés avec leurs parents en janvier. «L’accueil des réfugiés est un geste de cœur, mais aussi un geste de raison qui fait appel à l’altruisme», a-t-il confié. Il a donné quelques conseils. Il est important d’établir un plan d’action, d’avoir des équipes d’interprètes et de bénévoles. Il faut aussi prévoir. Il arrive toujours différents problèmes, dit-il. L’intégration professionnelle ne pose pas problème, selon M. Legros, mais la francisation est la priorité. Selon M. Legros, sa famille va à l’école.
Georges a 17 ans et est arrivé avec sa famille à Montréal en février. Il parle un peu le français et il a raconté son histoire. Il a quitté la Syrie à cause des bombardements. Il suivra des cours de francisation en secondaire 5 et veut aller au cégep et à l’université. Il voudrait retourner dans son pays une fois la paix revenue pour reconstruire le pays.
Un peu d’espoir
Le Québec a accueilli près de 6200 réfugiés syriens depuis le mois de décembre, mais les comités de parrainage de la région les attendent toujours. Le député Michel Matte leur a donné un peu d’espoir. Il a annoncé qu’il pourra obtenir des renseignements du ministère de l’Immigration sur le jour d’arrivée des familles syriennes. Le député fédéral Joël Godin, qui a dénoncé la lenteur des procédures pour l’accueil des réfugiés dans Portneuf, a délégué un de ses adjionts à la rencontre d’information.
