Les représentants des 12 pays de la couronne du Pacifique ne se sont pas entendus sur les termes du traité international de libre-échange lors de la ronde de négociation qui s’est déroulée du 24 au 31 juillet à Hawaï. Selon les observateurs politiques, le premier ministre Stephen Harper s’apprêtait à annoncer en grande pompe la signature de l’accord au moment de lancer sa campagne électorale.
Les demandes d’assouplissement du système de gestion de l’offre dans le secteur laitier font partie des pierres d’achoppement, tout comme la propriété intellectuelle, le prix des médicaments et des pièces détachées automobiles.
Des producteurs de Portneuf ont manifesté pour le maintien du système de gestion de l’offre lors de l’ouverture de la négociation. Le 24 juillet, une vingtaine se sont ralliés à des centaines d’agriculteurs du Québec lors d’une manifestation devant les bureaux du ministre de l’Agriculture Maxime Bernier, à Sainte-Marie-de-Beauce.
Les producteurs de lait, d’œufs et de volailles ont demandé au ministre Bernier de rappeler au premier ministre Stephen Harper son engagement à préserver intégralement la gestion de l’offre dans les négociations en cours depuis 2012. Des producteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont fait de même devant les bureaux du ministre Denis Lebel à Roberval le 27 juillet.
Les ministres interpellés ont donné des réponses contradictoires, selon ce qui en a été rapporté par les quotidiens Le Soleil et Le Quotidien. Alors que Maxime Bernier rappelait que le mandat du négociateur fédéral était «de préserver le système de gestion de l’offre de façon intégrale», Denis Lebel indiquait qu’il n’était pas capable de promettre le résultat de la négociation.
La présidente de la fédération régionale de l’UPA, Jacynthe Gagnon, a rappelé que les pressions sur le Canada, principalement des États-Unis, pour qu’il ouvre ses marchés sont très fortes et que les producteurs sont inquiets.
Mario Delisle, producteur laitier à Saint-Basile et vice-président du Syndicat de l’UPA de Portneuf, a souligné qu’il «faut protéger les acquis et en plus, cela ne coûte rien au gouvernement, nous ne sommes pas subventionnés».
Au lendemain de l’échec des négociations à Hawaï, le président de l’UPA, Marcel Groleau, a déclaré que le Canada ne devait pas céder aux pressions pour ouvrir ses marchés.
Les secteurs laitiers et avicoles, au Québec, représentent près de 8,2 milliards de dollars du PIB du Canada, 92 000 emplois et 1,38 milliard versés en taxes et impôts, a rappelé l’UPA.
Qu’est-ce que le PTP
Le traité du Partenariat transpacifique (PTP) vise à libéraliser le commerce entre 12 États , dont le Canada, les États-Unis, le Mexique, le Pérou et le Chili, le Japon, la Malaisie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. En plus d’ouvrir de nouveaux marchés au Canada, l’entente réglementaire qui couvrirait 40% de l’économie mondiale, remplacerait des pans du traité de libre-échange nord-américain (ALENA).
Mais des pays comme les États-Unis et la Nouvelle-Zélande demandent au Canada de modifier son système de gestion de l’offre qui fixe les prix des produits laitiers, de la volaille et des oeufs et assure un revenu stable aux producteurs.