Trouver sa voie dans le bois de la Vallée Bras-du-Nord

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Par Denise Paquin
Trouver sa voie dans le bois de la Vallée Bras-du-Nord

Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle un programme jeunesse de réinsertion professionnelle. Dans la vraie vie, c’est une aventure en forêt de 22 semaines pour 10 jeunes adultes de 16 à 30 ans.

Depuis le début des années 2000, le programme a attiré 150 jeunes de la région de Portneuf. C’est eux qui, en bonne partie, ont aménagé et entretenu la centaine de kilomètres de sentiers de vélo de montagne de la Vallée Bras-du-Nord, et contribué directement à sa renommée comme destination touristique. En contrepartie, 75% d’entre eux ont vu leur vie changer, assure Étienne Beaumont, directeur adjoint de la Vallée Bras-du-Nord.

L’instigateur du programme est intarissable quand il parle de l’impact positif du volet social de la coopérative. «On y croit parce qu’on sait le service que ça rend à la société et à ces jeunes-là», affirme-t-il. En revanche, il reconnaît que la démarche requiert un engagement.: «C’est exigeant pour eux. Ils sortent de leur zone de confort. Mais si le jeune fait le projet dans son entièreté, ça le change.»

Le programme s’adresse aux jeunes adultes dans la marge: ceux qui ont lâché l’école ou qui, un matin, sont restés couchés plutôt que d’aller à la job, ou ceux qui ont affaire à la consommation, l’exclusion ou la justice. «On n’est pas là pour juger le jeune, avertit Étienne Beaumont. On travaille avec ses forces. Le but c’est de lui faire vivre des succès, une réussite professionnelle, travailler ses compétences sociales et techniques.»

Même en plein bois, les jeunes ne sont pas laissés à eux-mêmes. Des intervenants leur taillent un plan personnalisé qui s’applique dans leurs activités courantes. Pendant qu’il coupe un arbre ou fait de la débroussailleuse, le jeune travaille son estime de soi, ses comportements, ses valeurs, son autonomie, même ses saines habitudes de vie. «On les talonne», affirme Étienne Beaumont qui dit que l’isolement en forêt rend les jeunes plus réceptifs. La participation de filles a aussi un effet positif sur la dynamique de groupe. Elles comptent pour 20% des participants et pourraient être plus nombreuses, de l’avis du responsable.

Les jeunes seront aussi initiés au canot, à l’escalade, au vélo de montagne. La plus longue expédition, d’une durée de cinq à sept jours, a des allures de rite de passage vers leur nouvelle vie. «Ça devient un moment marquant. On observe parfois des prises en charge liées à ça, parfois quelques mois, voire des années plus tard», souligne Étienne Beaumont.

Par sa nature et sa durée, le programme de réinsertion sociale de la Vallée Bras-du-Nord est devenu un modèle unique au Québec, affirme le directeur adjoint. Il a failli disparaître quand le gouvernement fédéral a retiré ses billes. Emploi Québec a pris le relais en doublant son financement. Il paie le salaire minimum pour une semaine de 35 heures de travail par semaine durant toute la durée du programme.

Il est encore temps de déposer sa candidature puisque le programme commence autour du 8 juin. Il suffit de passer par le Carrefour jeunesse emploi, au 418 337-6460, ou de contacter directement la Vallée Bras-du-Nord pour obtenir plus d’information, au 418 337-2900.

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