Guerre ouverte à Action plan d’eau plein air

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Par Denise Paquin
Guerre ouverte à Action plan d’eau plein air

La fusion, une étape qui semblait une formalité pour plusieurs, n’a pas été réalisée le 1er janvier 2015. Depuis février, discours de sourd, putsch et expulsions ont marqué les réunions de l’APEPA.

L’étude du dossier a mis le feu aux poudres. Le 26 janvier, par un vote majoritaire (6 contre 3), le conseil d’administration coupait court aux démarches avec la Corporation du Parc naturel régional de Portneuf.

Refusant ce résultat, des membres favorables au projet y sont allés d’un coup de force. Le conseil a été renversé lors d’une assemblée extraordinaire le 17 février. Le secrétaire, Martin Shaffer Levac, a pris la présidence. Parmi les autres membres qui figuraient toujours en date du 1er juin dans le site Internet de l’APEPA se trouvent ceux d’une ancienne présidente, Émilie Deshaies, de deux employés, Geneviève Lamarre et François Berthiaume, et d’Agathe Piché. Cette dernière est la conjointe du maire de Saint-Alban, Bernard Naud, également président de la Corporation du Parc naturel régional de Portneuf.

Le 10 mars, cinq des six membres exclus du CA, dont le président Simon Paquin, intentaient un recours pour «usurpation de fonction» en Cour supérieure. Le 5 mai, dans un règlement hors cours dont le Courrier a obtenu copie, les deux parties convenaient de régler «le dossier à l’amiable et d’acheter la paix». L’ancien conseil a été réhabilité a tenu sa première réunion le 26 mai.

Rétablir les faits

«Ce que nous avons vécu, c’est un putsch », affirme le président de l’APEPA, Simon Paquin, qui veut rétablir les faits à Saint-Alban et dans la MRC «parce que le parc relève des 18 municipalités».

Les opposants à la fusion ne veulent pas que l’APEPA se départisse de ses propriétés sans juste compensation. «Ça ne me rentre pas dans la tête qu’on cède des biens sans qu’ils soient pleinement compensés», affirme Simon Paquin. Ce parc immobilier, dont la valeur comptable est estimée à 850 000$, comprend sept chalets, le Centre de ski Les Portes de l’enfer, la maison du gardien et l’Écochalet et le nouveau pavillon de services et d’interprétation construit l’an dernier sur un terrain loué au ministère des Ressources naturelles à l’entrée du village.

«Cela fait 35 ans que l’on travaille là-dessus, il y a eu trois générations de bénévolat, c’est un patrimoine albanois», ajoute le président qui affirme que lui et d’autres membres du conseil sont victimes d’intimidation parce qu’ils posent des questions. «Si on vendait ces propriétés, on pourrait payer deux fois les taxes de tout Saint-Alban pendant deux ans, mais il n’y a pas eu de débat là-dessus», déplore-t-il.

M. Paquin ne nie pas que l’organisme à but non lucratif a peut-être été dépassé par les événements. En moins de cinq ans, l’APEPA a englobé le Comité d’aménagement des lacs de Saint-Alban et le Centre Les Portes de l’Enfer et est devenu l’opérateur du Parc naturel régional de Portneuf. Les liens entre les deux entités se maintenant très serrés. «Les camions de l’APEPA sont identifiés au parc alors que la fusion n’a pas eu lieu», illustre le président qui laisse aux membres le soin de régler le débat le 15 juin.

Une vision économique

Martin Shaeffer Levac, de son côté, nie avoir été à l’origine du renversement du conseil le 17 février. Il se pose lui-même en victime d’un putsch. «Le climat était tel qu’il n’était pas possible d’étudier la fusion», assure-t-il. Il réprouve la «saga judiciaire» qui aurait coûté quelque 15 000$ à l’organisme. Pour prouver que l’harmonie n’est pas revenue au conseil, il signale en avoir été expulsé le 26 mai.

 Le citoyen de Saint-Casimir affirme que la «synergie potentielle» avec la Corporation du Parc naturel régional de Portneuf est la seule voie à suivre pour qui a «un brin de vision économique». Il croit que le meilleur usage qui peut être fait des centaines de milliers de dollars investis par la municipalité et les gouvernements est qu’ils servent à créer des emplois, susciter du développement économique.

M. Shaeffer Levac soutient que l’APEPA dépérira si elle n’accepte pas la fusion, ses propriétés se déprécieront. «Notre devoir c’est d’amener le plus de touristes possible. Nous aurons notre mot à dire. Cela amènera le siège social [de la Corporation du Parc] à Saint-Alban», déclare-t-il.

Qu’est-ce que l’APEPA obtiendra comme compensation? M. Shaeffer Levac signale que Saint-Alban aura une représentation au sein de la Corporation du Parc naturel régional et pourra orienter son développement. Et si jamais la Corporation était dissoute, les propriétés reviendraient à un organisme local. «Toutes les ébauches ont prévu des clauses qui prévoient que les infrastructures qui se trouvent sur le territoire de Saint-Alban vont revenir à un OSBL», affirme-t-il. Mais de compensations financières, il n’en est pas vraiment question.

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