«Sans toi» fait salle comble à Saint-Raymond

Photo de Steeve Alain
Par Steeve Alain
«Sans toi» fait salle comble à Saint-Raymond

Le documentaire de 67 minutes présente entre autres des témoignages de deux mères qui ont perdu leur enfant par suicide à un jeune âge. Des personnalités publiques et des membres de familles touchés par le suicide de proches ainsi que des spécialistes en prévention s’expriment aussi dans le film.

Les réalisateurs Mélanie L. Dion et Alexandre Hardy ont eux-mêmes été interpellés par le suicide de gens qu’ils connaissaient et c’est qui les a incités à produire un documentaire sur le sujet. «En cinq ans, quatre gars du secondaire [avec qui j’ai été à l’école] se sont suicidés», a précisé Alexandre Hardy.

Mélanie a été particulièrement touchée par la mort de François-Xavier, dont il est question dans le film. «On a voulu démontrer en images l’impact d’un suicide sur l’entourage, briser le silence, les tabous», a-t-elle mentionné à la fin de la projection.

Les auteurs se sont rendus jusqu’en Australie pour le tournage. «Les statistiques du Québec ressemblent à celles de l’Australie. Nous y sommes allés pour trouver des similitudes», a expliqué Alexandre.

M. Hardy a cependant dû interrompre son séjour en Australie, étant affecté par une dépression. Le tournage a ensuite été arrêté pour une longue période de temps avant de reprendre. Au final, il aura fallu sept ans pour compléter le documentaire.

«Nous sommes retournés voir les mères pour montrer le deuil sur plusieurs années», a dit Alexandre. Le film donne aussi la parole à l’Australienne Rachel. La jeune femme s’est enlevée la vie deux ans après l’enregistrement de son témoignage.

La présentation à Saint-Raymond a eu lieu devant 300 personnes le 25 mai. C’est la troisième fois que le film était diffusé au Québec. Il a aussi été présenté à Vancouver, à Ottawa et à Toronto avec sous-titrage anglais dans des salles de projection privées.

«L’effet est positif. Ça provoque des discussions. Les réactions les plus fortes proviennent des hommes», a souligné M. Hardy.

Les auteurs souhaitent que le documentaire devienne un outil de prévention. Un organisme de la Suisse a déjà manifesté de l’intérêt pour l’acquérir.

Il pourrait également être diffusé lors de festivals de films et de ciné-conférences avec des intervenants. La recherche d’un télédiffuseur est aussi au programme à l’automne. Les deux réalisateurs ont financé eux-mêmes le projet. La bande-annonce du film est accessible via le site Web mlxproductions.com.

Partager cet article