La toilette sèche: solution d’avenir pour économiser l’eau potable?

Photo de Mathieu Hardy
Par Mathieu Hardy

L’initiative du COFED, qui a organisé un forum et un salon avec des exposants, a conduit à Grondines des Américains du Vermont, des Ontariens et des Québécois d’un peu partout en province. Près de 200 personnes ont fait la tournée des kiosques pendant la journée, selon les responsables.

La cinquantaine de personnes qui ont assisté à la discussion au Centre des Roches s’est dit en faveur de la démocratisation de la toilette sèche pour arriver à une saine gestion de l’eau potable. L’objectif est de réduire la consommation d’eau causée par l’utilisation des toilettes conventionnelles.

Mais ce tournant n’est pas pour demain. Plusieurs en ont témoigné en s’insurgeant contre le fait que le ministère de l’Environnement refuse l’usage exclusif de la toilette sèche comme cela se fait en Suède, en Suisse et en Allemagne. «C’est pas possible actuellement pour des gens qui veulent avoir [exclusivement] des toilettes sèches comme système. Ils sont obligés d’avoir une fosse septique et de payer deux fois: payer pour la fosse septique et le système courant et payer pour un système sec, qui coûte plus cher», se désole Lucie Mainguy, présidente de l’entreprise de fabrication d’huiles essentielles Aliksir, à l’origine du mouvement de concertation qui se déploie dans l’ombre depuis un an.

Au-delà de sa préoccupation environnementale, Mme Mainguy s’intéresse aux toilettes sèches pour valoriser la biomasse produite par les résidus de distillation de son entreprise. En investissant dans la recherche et le développement, elle a élaboré un prototype de toilette à compost. De la litière «terra preta» fabriquée à partir de la biomasse est déposée dans la cuvette et vidangée par un mécanisme de vis sans fin lorsqu’on tourne la manivelle qui remplace la chasse d’eau. «On est loin de la bécosse», insiste l’entrepreneure.

Son projet baptisé «Caca d’or» comprend aussi un digesteur qui remplace la fosse septique et duquel est évacuée de la terre noire au bout d’un certain temps. «[Utiliser une toilette sèche permet de] sauver de l’argent dans l’installation des toilettes à l’eau et à gagner de l’énergie. Ça devient non seulement moins cher, mais ça devient rentable», avance Mme Mainguy. «On est tous l’auteur d’une pollution quotidienne parce qu’on fait dans l’eau. Si on arrêtait ça!» a-t-elle ajouté.

Un projet pilote soutenu par des Portneuvois aux expertises variées et de spécialistes de plusieurs milieux se mettra en branle prochainement. Cette action s’ajoute à la pétition rédigée par le COFED pour demander au ministère de l’Environnement de faciliter la solution sèche.

Le projet reçoit l’appui du député Michel Matte. «Il s’engage à faire une rencontre avec le ministre de l’Environnement pour qu’on puisse présenter nos demandes de changement», a commenté Mme Mainguy.

Partager cet article