La Vélopiste Jacques-Cartier- Portneuf sous respirateur en 2015

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin

Pour le nouveau président de la Société de la piste Jacques-Cartier – Portneuf (SPJCP), Marc Ouellet, la situation est intenable. Il ne peut pas envisager l’avenir «sans une reconsidération financière du gouvernement», a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale, le 5 mai.  

La politique d’austérité libérale a fait perdre 102 450$ à la Société. Le montant, qui représentait presque 40% de ses revenus, contribuait à entretenir 68 kilomètres de sentier entre Rivière-à-Pierre et Valcartier.

La SPJCP, de concert avec d’autres organismes comme Vélo Québec, poursuit ses pressions sur le gouvernement pour qu’il annule sa décision. «Les MRC de Portneuf et de la Jacques-Cartier et toutes les villes riveraines ont envoyé des lettres d’appui au ministère des Transports», a indiqué Marc Ouellet. Elles soutiennent déjà la Vélopiste par des subventions de 111 650$ par année, en plus d’aide en biens et services.

Les dirigeants de la SPJCP ont également rencontré le député Michel Matte. Mais il ne leur a pas donné grand espoir. «Le député nous a paru moins ouvert qu’on aurait aimé», a-t-il indiqué.

La coupe gouvernementale est aussi injuste, à leur avis, du fait qu’elle met directement en péril les circuits en milieu rural. La survie de sentiers phares comme le P’tit train du Nord, dans les Laurentides, est aussi en jeu. La position du gouvernement, comme l’a déjà expliquée le député Matte, est que les cyclistes empruntent les surlargeurs asphaltées le long des routes numérotées, comme la route 138, qui font partie du réseau de la Route Verte. Mais cette proposition ne convient pas à la majorité. «Les baby-boomers et les familles veulent des réseaux sécuritaires. La Vélopiste c’est une Cadillac», a souligné Mme Goyer. «Chaque produit convient à chaque utilisateur», ajoute Michel Ouellet.

«Je regrette que vous soyez face à ce recul», a déclaré l’ex-président Jacquelin Genois qui a veillé sur la Vélopiste de 2006 à 2014. «Probablement que dans trois ans, avant les élections, le gouvernement va la rétablir. D’ici ce temps-là, vous avez un calvaire a passer», a ajouté M. Genois qui estime que les politiciens «n’ont pas encore compris la valeur de ce joyau».

La Vélopiste réussit à boucler son budget de 211 201$ en pigeant 47 094$ dans son surplus accumulé. Mais il n’en reste pas vraiment pour répéter l’opération l’an prochain.

Alexandra Goyer trouve la situation dramatique, car la Vélopiste est un pilier du tourisme et la «colonne vertébrale» du transport actif, à Saint-Raymond notamment, un principe défendu par le gouvernement. La création du lien avec Val-des-Pins, auquel a travaillé Marc Ouelle, permet aux enfants de se rendre à l’école en évitant les routes passantes.

La directrice souligne que la Vélopiste vient de se classer au 5e rang du top-10 des circuits incontournables en vélo au Québec de la station Z télé. Les quatre sorties de la Navette-vélo vers Rivière-à-Pierre affichent presque complet (www.velopistejcp.com).

Des journalistes, dont un du New York Times, doivent découvrir la piste cet été, ce qui aura sûrement un impact sur le tourisme. Mais pour cela il faudra qu’il y ait toujours une Vélopiste l’an prochain.

Partager cet article