C’est malheureusement ce qui ressort des premières semaines de la course, car la plupart des prétendants du PQ se positionnent en fonction de cet enjeu. Cette approche permet au premier ministre Couillard de faire «surfer» les Québécois sur une vague de peur et conduire le discours non pas sur le fond, mais plutôt sur des images caricaturales trop souvent utilisées pour faire dévier le véritable débat sur l’indépendance.
Les aspirants à la chefferie devraient plutôt répondre à la question pourquoi, en présentant les raisons qui leur ont fait choisir la souveraineté, en faisant ressortir les avantages pour Québec de devenir un pays. Cela permettrait de parler des vraies affaires et feraient peut-être en sorte de forcer les fédéralistes à défendre leur choix politique qu’ils prennent pour acquis. Cela nous sortirait peut-être du discours usé de la péréquation conjoncturelle dont le Québec n’est pas la seule province à bénéficier, mais qui constitue, pour M. Couillard, une raison valable à l’acceptation du passage d’un pipeline de l’ouest sur notre territoire.
Cette course devrait aussi nous faire réfléchir sur les limites économiques, sociales, écologiques et culturelles du statut de province, par rapport au grand potentiel d’un État véritable dont les politiques ne constituent plus le compromis du compromis des positions des autres. On pourrait demander aussi pourquoi notre premier ministre québécois accepte-t-il que le Québec soit une province comme les autres en niant toutes les luttes d’affirmation du passé?
Il serait également nécessaire que le débat qui reste porte sur le rôle de l’État dans sa mission de redistribution de la richesse pour tous. Quelles positions préconisent-ils par rapport au démantèlement de l’État et l’acharnement de ce gouvernement contre les services publics et leurs employés?
Les indépendantistes doivent s’unir et démontrer que l’affranchissement a un prix, tout comme la dépendance, mais que l’un est plus exaltant que l’autre.
Marcel Perron
Neuville