L’ancienne «école normale» deviendra le centre communautaire de Pont-Rouge

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Par Denise Paquin

La Ville cherchait des locaux pour ses organismes à but non lucratif, pour l’école de musique. La communauté religieuse s’apprêtait à mettre en vente l’immense propriété. Les deux parties sont arrivées à une entente de principe cette semaine.

«C’est vrai. Nous venons de mettre en vente officiellement la propriété du 189 de la rue Dupont», a confirmé Soeur Ginette Bouffard, trésorière provinciale de la congrégation rejointe à Lévis. «La Ville s’est manifestée avant qu’on en fasse l’annonce», a ajouté la porte-parole de la communauté.

«On ne peut pas laisser aller une bâtisse comme ça au centre-ville», a déclaré le maire Ghyslain Langlais qui a dévoilé l’entente à la veille de Pâques. C’est lui qui a approché la communauté en janvier.

Le vieillissement des soeurs, le manque de relève et le poids de la gestion de leurs propriétés a amené la communauté à réfléchir sur l’avenir de son parc immobilier au Québec. L’ancienne école est l’un des immeubles les plus importants de ce parc, indique Sr Bouffard.

«Ce n’est pas de gaieté de coeur, mais il faut répondre aux besoins des soeurs», affirme Sr Bouffard qui se réjouit toutefois du fait que le projet permettra de poursuivre la mission plus que centenaire des soeurs éducatrices.

C’est d’ailleurs parce que la Ville assure que l’édifice demeurera au service des citoyens que les soeurs ont accepté de le vendre à un coût inférieur à son évaluation foncière qui est de 3 millions $.

«L’édifice est en très bon état et a été très bien entretenu. Ça va faire un centre extraordinaire», affirme le directeur général Pierre Gignac. Il souligne que cette opportunité a amené la Ville à annuler l’appel d’offres qu’elle avait lancé pour l’école de musique.

L’édifice construit en 1928 s’étend sur 7400 mètres carrés sur quatre étages, avec une partie centrale flanquée de deux ailes. Il comprend aussi des garages et même une piscine extérieure chauffée. Le terrain fait 25 500 mètres carrés, avec une partie boisée.

La Ville compte l’utiliser pour y loger l’école de musique, des organismes comme Boule rouge, la Fadoq. Il pourrait aussi accueillir le Cerf-Volant ou les Lions. Des espaces pourront servir de salle polyvalente ou de salle de cours, pour des réunions ou des activités culturelles ou sportives. Les garages offriront de l’espace de rangement et il y a amplement d’espaces de stationnement. Il est même question de faire un parc pour ouvrir le terrain et la piscine au public.

Résidence pour aînés

L’acquisition de la propriété permettrait d’apporter une solution à un autre besoin exprimé par les aînés: résidence pour ainés. Une pétition demandant une telle résidence a recueilli 400 signatures.

La Ville compte proposer l’aile est à un promoteur. Les rentrées diminueraient les coûts d’achat, d’aménagement et de fonctionnement. «Cela aiderait à réduire les coûts pour la Ville pour un impact minime sur les finances», affirme le directeur général Pierre Gignac.

Un départ à venir

Quitter Pont-Rouge ne sera pas facile, aussi bien en raison de l’ampleur de la tâche qui attend les soeurs que pour sa signification émotive pour la communauté et la population.

Les Soeurs de la Charité de Saint-Louis sont présentes à Pont-Rouge depuis 1904. Elles y éduquaient les filles et formaient les enseignantes. Elles ont accueilli des jeunes filles de partout dans la région de Québec et de plus loin encore, avant d’ouvrir ses portes aux garçons qui voulaient devenir enseignants dans les années 1960.

À la même époque, une partie de l’édifice a été transformée en infirmerie pour héberger les soeurs retraitées. Il a continué à servir aussi aux activités de la communauté. Une soixantaine de soeurs vivent au 189, rue Dupont. Leur moyenne d’âge est élevée; il est de 78 ans pour la congrégation au Québec, indique Sr Ginette Bouffard. Leur déménagement devrait s’effectuer dans la prochaine année. Elles iront probablement à Lévis.

Les amateurs généalogie connaissent aussi la bibliothèque, une rareté. Qu’en adviendra-t-il? «On ne le sait pas encore», répond Sr Bouffard sur un ton qui ne cache pas son émotion.

 

 

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