Le Curateur public prend le virage famille

Le Curateur public prend le virage famille

«Chaque personne devrait pouvoir compter sur un proche pour veiller sur elle et ses biens en cas d’inaptitude», a dit le curateur public, Normand Jutras, de passage en février pour visiter deux résidences privées et deux centres d’hébergement du CSSS de Portneuf. C’est de plus en plus difficile, reconnaît-il. Les gens sont de plus en plus isolés, les familles plus petites, éclatées ou éloignées.

Le Curateur public veille sur 42 500 jeunes et adultes. Son rôle est de les protéger et de gérer leurs biens. Près du tiers sont déclarés inaptes à s’occuper d’eux-mêmes ou de leurs biens par un tribunal. Dans la région de la Capitale-Nationale, 44% des 4 976 personnes sous la protection du Curateur public sont sous régime public. Sa clientèle est constituée de 41% d’handicapés intellectuels, 31% ayant des problèmes de santé mentale, 19% des maladies dégénératives, dont l’Alzheimer, et 9% des gens qui ont subi des traumatismes crâniens ou autres. Selon M. Jutras, les maladies dégénératives représentent la moitié des nouveaux cas chaque année en raison du vieillissement de la population.

La Cour supérieure désigne le curateur public pour représenter le citoyen inapte seulement dans le cas où personne n’est en mesure de le faire. Selon M. Jutras, la famille est la mieux placée pour assumer cette responsabilité. Le curateur public encourage à remplir le mandat en cas d’inaptitude. «Il vaut mieux choisir soi-même la personne qui s’occupera de nous», dit-il, suggérant de lui en parler pour obtenir son consentement et éviter les surprises. «Ça  peut survenir à tout âge. Plus on vieillit, plus on a des risques de devenir inaptes», dit-il. Actuellement, 36% des Québécois ont signé un mandat en cas d’inaptitude et la moitié des gens de plus de 50 ans l’ont fait.

Le Curateur public du Québec compte sur 635 employés et un budget de 55 M$ pour remplir sa mission.

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