L’épicier de Saint-Basile se sent largué

L’épicier de Saint-Basile se sent largué

«Je n’a pas peur de la compétition, mais je ne pensais pas devoir me battre contre le promoteur et le maire», a dit Luc Gauthier. Le propriétaire du Richelieu soutient depuis l’automne dernier qu’il n’a jamais refusé de s’associer au projet, mais qu’on ne lui a tout simplement pas offert d’en faire partie. «Je pense qu’ils ne veulent pas me voir. Le maire fait la promotion de l’achat local, mais n’y croit pas. Il demande d’encourager les commerces locaux, mais n’est pas client ici», dénonce le commerçant.

Le maire Jean Poirier réplique que l’épicier a manqué sa chance lorsqu’il a refusé de déménager quand on le lui a proposé. Il aurait ainsi écarté la concurrence.

Sobeys a contacté M. Gauthier pour qu’il achète l’épicerie Axep avant sa fermeture en 2010. Le président de l’Association des gens d’affaires de Saint-Basile à l’époque l’a aussi rencontré pour le convaincre de déménager. M. Gauthier attendait un signe du géant de l’alimentation, mais il n’a plus eu de nouvelles par la suite, dit-il.

La bâtisse commerciale où est maintenant construit le complexe de 5 M$ a finalement été achetée par un autre commerçant. M. Gauthier reconnaît que des discussions ont eu lieu par la suite, mais les informations ont été vagues et il n’a pas eu d’offre formelle. Depuis, il a renouvelé son contrat avec Métro. Chez Sobeys, on affirme que le choix du concessionnaire n’est pas encore arrêté.

«Il aurait dû acheter. Il aurait pris la place», a dit le maire. Selon lui, les deux épiceries peuvent se tirer d’affaire en récupérant une partie des fuites commerciales. «Saint-Basile est chanceuse d’attirer des investisseurs privés», souligne le maire, qui rappelle qu’un investissement de 5 M$ à Saint-Basile équivaut à la construction de deux amphithéâtres à Québec. Le maire croit que ce complexe commercial générera des retombées importantes pour sa ville. «Le monde attire le monde», a-t-il dit.

 

 

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