Le ministre de l’Économie Jacques Daoust a présenté, hier, un projet de loi qui exemptera définitivement la cimenterie de Port-Daniel de toute évaluation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
L’objectif du gouvernement est de contrer des poursuites visant à rendre caducs les certificats émis par le BAPE en 1995 et forcer une nouvelle évaluation. Ciment McInnis s’est entendue avec deux groupes environnementaux, mais Lafarge maintient sa poursuite et le procès doit commencer dans deux semaines.
Pour Ciment Québec, de Saint-Basile, le gouvernement continue de faire du favoritisme à l’endroit de la cimenterie de Port-Daniel. Son président Luc Papillon dénonce depuis un an l’injection de 500 millions $ de fonds publics dans le projet et l’absence de nouvelles études environnementales.
Sa position n’a pas changé, a indiqué la porte-parole de l’entreprise Myriam Pagé en entrevue ce matin. «On trouve inéquitable qu’un projet comme Ciment McInnis fasse l’objet de traitements de faveur aussi importants, tant à ce qui a trait à l’appui gouvernemental à même des montants faramineux de fonds publics que par des exemptions, comme le fait de soustraire ce projet d’envergure de la procédure édictée par la loi en matière d’environnment, le BAPE», a-t-elle déclaré. «Ce projet est pourtant aujourd’hui fort différent de celui qui avait été présenté en 1995», ajoute-t-elle.
Le projet, à l’époque, avait une capacité de production de 1 million de tonnes. Si elle atteint sa production maximale de 2,2 millions de tonnes de ciment par année, la cimenterie de Port-Daniel émettra près de 1,8 millions de tonnes de GES et deviendra le projet industriel le plus polluant au Québec. L’usine de 1,1 milliard $ en construction créera 180 emplois en Gaspésie, une région avec un taux de chômage de 18%.