Saint-Raymond s’attaque aux fosses septiques au lac Sept-Îles

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Saint-Raymond s’attaque aux fosses septiques au lac Sept-Îles

Le Groupe Hémisphères, de Lévis, a obtenu le contrat pour faire le relevé sanitaire des installations septiques autour du lac Sept-Îles. Ses spécialistes en biologie et en sols visiteront toutes les propriétés du bassin hydrographique du lac, environ 500 maisons, entre le 1er mars et le 1er décembre.

Ce projet a été initié par l’Association des propriétaires du lac Sept-Îles (APELSI) qui, l’an dernier, a présenté au conseil municipal un mémoire demandant la caractérisation des installations. «Depuis plusieurs années, le comité environnement amasse des données sur la qualité de l’eau et [on s’est rendu compte] que l’urbanisation peut vraiment l’endommager», explique son président Marius St-Pierre.

Au moins 10% d’anomalies

De son côté, la ville a découvert des problèmes. «On a vu bien des anomalies avec la vidange des fosses, obligatoire depuis 2014», indique le maire Daniel Dion. Il estime qu’au moins 10% des installations ne seraient pas conformes. La ville veut avoir un portrait plus pointu que l’inventaire que la MRC avait effectué pour élaborer sa réglementation sur la vidange obligatoire.

Afin d’évaluer toutes les sources de cette pollution domestique, l’inventaire touchera les résidences situées dans l’ensemble du bassin versant du lac. Les spécialistes évalueront la conformité des installations et noteront leurs défectuosités. La ville disposera ainsi de son propre inventaire et pourra faire appliquer la réglementation. Chaque propriétaire recevra une fiche d’évaluation.

Selon le maire Dion, le projet de la ville s’inscrit aussi dans la volonté du gouvernement de mieux protéger la qualité des eaux. Il souligne que la réglementation qui s’applique aux installations septiques, le règlement Q-2, r.22), devient plus exigeante. Le fardeau de la preuve incombera désormais au propriétaire. «Il devra prouver que sa fosse est conforme», dit-il. Alors aussi bien qu’il en connaisse lui-même l’état pour effectuer les correctifs. L’initiative sera aussi appréciée par les futurs propriétaires, à son avis.

Une facture acceptable

Le contrat octroyé au Groupe Hémisphères coûtera autour de 90 000$, soit 183,96$ par propriété. La ville assume 25% de la dépense et chaque propriétaire, 75%. La facture prend la forme d’un tarif de 68,99$ imposé sur le compte de taxes en 2015 et en 2016.

Le président de l’APELSI, Marius St-Pierre, estime que la facture n’est pas très élevée en comparaison des bénéfices que les propriétaires retireront de l’inventaire. «Ça ne coûtera pas une fortune et ça va leur assurer que le lac est protégé et que les gens prennent leur responsabilité», affirme-t-il. Il souligne que la grande majorité des propriétaires sont conscients du problème et veulent agir. Il donne pour preuve la réussite du plan de renaturalisation des berges qui est complété sur 90% des propriétés.

«Si demain matin on n’est plus capable de mettre un pied dans le lac, la valeur des maisons va baisser. Ce serait aussi bien d’aller habiter ailleurs», lance le président de l’association. Si cela se produisait, la ville serait perdante elle aussi puisque la valeur foncière les propriétés autour du lac Sept-Îles représente 20% de l’assiette fiscale de Saint-Raymond. Le maire Daniel Dion voit l’inventaire comme un projet-pilote. «C’est un premier lac. On pourrait aller vers d’autres lacs et même les rives des rivières», avance-t-il.

Partager cet article