Privatiser le loisir et nationaliser les risques

Par cpierredrolet
Privatiser le loisir et nationaliser les risques

Au Québec, il y a des écrasements de petits avions plusieurs fois par année, presque toujours tout près du lieu de décollage; ça devait arriver à Neuville un jour. Le hasard a fait que cette fois-ci ce n’était pas sur une maison. Deux cents familles vivent à moins de deux kilomètres de cet aéroport qui s’est implanté sans aucun permis ni autorisation. Les gens de Neuville n’ont jamais été consultés. Vous n’en voulez pas à cet endroit-là? On le met là quand même!

Cela nous amène à nous poser de sérieuses questions sur le comportement insouciant du gouvernement fédéral – théoriquement responsable de la sécurité dans les transports et de l’implantation des aéroports – et sur Neuville Aéro, surtout sur l‘absence du plan d’urgence qu’ils avaient pourtant promis pour tenter de calmer l’opposition de la population.

Ce ne sont que les services publics qui ont répondu lors de cet écrasement: pompiers, ambulance, police, gestion du trafic sur l’autoroute 40 et j’en passe.

On privatise le loisir, on se fout des voisins et on nationalise les risques et les pots cassés! On ne vit en société que lorsque vient le temps de demander de l’aide! Vous savez cette société dont on n’avait pas besoin au moment de choisir tout seul l’emplacement de cet aéroport très mal situé; cette société dont on se moque des lois et des zonages de territoire; cette société qu’on a méprisée et refusé de consulter. Quand arrive un incident impossible à dissimuler, tout à coup, on en a besoin de la société, car l’entreprise n’avait rien prévu en cas d’urgence; comme on l’a bien vu. Et la désinvolture de certains pilotes et promoteurs qui minimisent cet incident laisse entrevoir qu’ils n’ont rien compris au fait que les autres ne veulent peut-être pas courir leurs risques à eux!

 

Françoys Drolet

Neuville

 

 

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