Je m’étonne de voir que Neuville est, à ce jour, restée silencieuse et n’est pas inscrite au feuilleton. Le Québec, et chacune de ses parties – Neuville notamment -, n’a aucun intérêt à se voir transformé en simple espace de transit d’un pétrole brut, qu’il soit ou non sale, où il assume tous les risques environnementaux sans profiter, outre quelques miettes, d’aucun des bénéfices.
En ce qui a trait au projet de pipeline, certains prétendent qu’il s’agit d’une solution de rechange sécuritaire au transport par train ou par bateau. Il ne faut pas s’y méprendre, le pipeline ne sera pas une solution de remplacement au transport par train ou par bateau. Il sera une addition au transport par train et par bateau.
J’espère que vous vous rendrez compte qu’un pipeline qui transporte un million trois cent mille barils par jour, si ça fuit pendant dix minutes – en supposant que ce soit le temps que ça prenne pour fermer la valve, ce dont l’expérience de Lac-Mégantic peut nous amener à douter -, laissera s’écouler plus de 1,8 million de litres de pétrole.
Je ne crois pas que Neuville soit équipée pour gérer ce type de déversement sur la terre ferme. Quant à ce qui pourrait survenir dans le fleuve, on n’en parle pas… le galet Beaudry pourrait rester englué pour le reste de l’éternité si un accident survenait sur le fleuve. Et comme le disait Andy Wharhol, l’éternité c’est long, surtout vers la fin.
J’espère que la lecture de ce texte vous incitera à vous réveiller avant qu’il ne soit trop tard, ou que nous soyons les derniers à le faire, ce qui n’est jamais signe de clairvoyance.
Bien respectueusement.
Simon Carmichael
Neuville