S’impliquer pour les jeunes et pour Portneuf

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Par Steeve Alain

Annick Leclerc est coordonnatrice du Comité jeunesse de Portneuf (CJP) depuis la création de l’organisme il y a cinq ans. La femme âgée de 33 ans occupe de plus un poste de conseillère municipale à Portneuf, sa ville natale.

Deux fonctions, un même objectif. «Je veux consacrer ma vie à la communauté», dit l’enthousiaste diplômée en éducation spécialisée. Et elle veut transmettre cette passion des autres et des projets communautaires à tous ceux qui gravitent autour d’elle.

Après avoir étudié au Cégep de Rimouski, la jeune femme a œuvré au sein du Carrefour F.M. Portneuf, mettant notamment en place en 2005 le centre Diversité, un lieu de ressources pour les personnes homosexuelles de la région.

Annick Leclerc a aussi acquis une riche expérience comme intervenante durant quatre ans à la Maison de Lauberivière de Québec auprès des gens sans-abris et en difficulté.

«Les gens de la rue, c’est l’école de la vie», résume-t-elle. Annick se souvient de son quotidien, tantôt auprès d’un individu qui s’injectait de la drogue, tantôt en compagnie d’un autre aux pensées noires.

«Ce fut une belle expérience de vie. Pour moi, le respect de l’être humain est important. Il n’y a pas de jugement, ni de hiérarchie», explique l’intervenante, qui avait décidé dès le secondaire II qu’elle allait devenir éducatrice spécialisée.

Annick Leclerc se rappelle d’ailleurs qu’elle était une élève un peu «rock’n’roll» à l’école. Elle remercie encore aujourd’hui deux membres du personnel de l’école secondaire de Donnacona, Martine Beaupré et Line Beaumont, «deux mentors qui lui ont donné envie de redonner».

Même si elle a été éloignée de sa région natale par ses études et son emploi à la Maison Lauberivière, Annick Leclerc est toujours demeurée profondément attachée à Portneuf. Pour elle, il n’y avait pas de doute: ses racines sont bien ici et elle entendait y faire sa vie.

Les jeunes

Annick soutient que l’obtention du poste de coordonnatrice du CJP a été une grâce pour elle. La femme peut transmettre aux jeunes sa fierté de sa région et l’importance de l’implication dans des projets.

Parmi les réalisations du CJP, elle retient l’événement annuel Portneuf en spectacle qui «représente un beau prétexte de rencontre pour les jeunes». Elle estime que le CJP se veut une tribune pour les 12 à 35 ans. «La raison d’être est de mobiliser des jeunes dans leur municipalité», souligne-t-elle. L’organisme rejoint les deux tiers du territoire de la région. «Pour moi, tous les jeunes sont pareils. Je les traite comme j’aurais voulu être traitée», répète-t-elle.

Annick Leclerc est convaincue d’avoir le plus beau métier du monde, malgré des semaines de 80 heures… «Il y a beaucoup de reconnaissance. Le réseau communautaire est composé de gens passionnés et forts», dit-elle.

Mme Leclerc constate avec plaisir que de plus en plus de jeunes deviennent porteurs de projets. «Je souhaite que des projets continuent de se réaliser sans que je sois là» explique-t-elle.

Mme Leclerc et son équipe travaillent actuellement en partenariat avec d’autres organismes à la préparation du retour d’un Colloque jeunesse au printemps prochain dans la région. Elle souligne par ailleurs que des postes au sein du conseil d’administration du CJP sont disponibles. Avis aux intéressés.

La politique

Fille d’un organisateur politique qui a été conseiller municipal, Annick dit avoir «grandi dans les campagnes électorales de candidats dans Portneuf qui se préparaient chez elle».

«Je suis la fille de mon père. Je savais que j’irais en politique un jour, mais je ne savais pas à quel niveau», raconte celle qui en est à son deuxième mandat comme conseillère municipale à Portneuf.

Là aussi, on a remarqué qu’elle était femme de projets. «Je voulais que les jeunes de Portneuf aient quelque chose à faire. Ce n’était pas facile au début. Je voulais que ça change et on m’a perçue un peu comme un bulldozer», image la responsable de dossiers de loisirs.

Maison des jeunes, travailleurs de milieu et camp ados sont quelques-uns des projets réalisés qui lui tenaient à cœur dans sa municipalité.

Mais, «on ne reste pas en politique, on passe en politique. Je ne veux pas m’ancrer», affirme-t-elle. C’est pourquoi elle dit qu’il s’agit de son dernier mandat comme conseillère municipale. Elle ne ferme pas la porte toutefois à faire le saut en politique à un autre niveau, un jour «probablement».

«L’important est de croire en qui tu es, malgré les jugements des autres», retient-elle déjà de ses expériences de vie.

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