Trois bons samaritains lauréats des prix Hommage au civisme

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin

Stéphane Fraser et Annick Lajoie, de Saint-Raymond, ont reçu la médaille du civisme tandis que David Gauvin de Deschambault-Grondines, s’est vu remettre la mention d’honneur du civisme. Les lauréats ont obtenu leur distinction des mains de la ministre de la Justice Stéphanie Vallée le 29 septembre. Lors de la cérémonie, 20 Québécois se sont vu décerner ces honneurs pour avoir porté secours à des citoyens en danger, parfois au péril de leur vie.

Voici la description des faits fournie par le ministère de la Justice lors de la remise des prix:

Face à face sur la route 367

Le 3 décembre 2013 au matin, Stéphane Fraser est en route pour le travail lorsqu’il aperçoit une grande colonne de fumée blanche au loin sur la route 367 à Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. Un violent accident en face à face vient tout juste de se produire.

Arrivé sur les lieux, Stéphane Fraser range aussitôt sa voiture près du terre-plein, sur sa droite. Il s’empare de son cric et traverse la route pour aller porter secours aux accidentés. Or, la conductrice de l’un des véhicules impliqués fait quelques pas à côté de sa fourgonnette. L’autre conducteur, lui, est coincé dans sa voiture dont la carrosserie avant est pliée comme un accordéon. Des flammes en jaillissent, traversent le tableau de bord et se rendent jusqu’à lui. Il est conscient et il crie à l’aide.

Comme Stéphane Fraser ne peut ouvrir les portières avant, il brise la vitre arrière du côté conducteur avec son cric, déverrouille la porte et, de toutes ses forces, tire sur le dossier du siège pour l’incliner vers l’arrière afin d’éloigner l’homme des flammes. Celui-ci est comprimé par le volant et le tableau de bord, et il porte encore sa ceinture de sécurité. Stéphane Fraser décide donc de pénétrer à l’intérieur pour le détacher, mais, ce faisant, il se brûle à la main droite.

Les flammes font maintenant rage plus violemment, et l’homme prisonnier crie de plus belle. Tout à coup, Stéphane Fraser aperçoit une pelle dans la neige. Il la saisit et lance de la neige sur l’homme, pour le soulager, et sur le tableau de bord, pour limiter la progression des flammes. Peu à peu, celles-ci diminuent et une épaisse fumée noire envahit tout l’habitacle. Stéphane Fraser ne voit plus rien, mais il continue de pelleter sans relâche.

Sur ces entrefaites, un pompier s’amène et réussit à entrer dans la voiture par le côté passager, à couper la ceinture de sécurité et, aidé d’un passant, à extraire le conducteur de sa voiture. Une ambulance le transportera ensuite à l’hôpital. Stéphane Fraser sera lui aussi admis à l’hôpital où il sera traité pour inhalation de fumée, choc nerveux ainsi que pour la brûlure à sa main droite.

Pas un instant Stéphane Fraser n’a hésité à braver le feu qui menaçait de brûler vif un homme prisonnier de sa voiture.

 

Accident sur l’autoroute 40

En soirée le 25 juin 2013, l’infirmière Annick Lajoie circule sur l’autoroute à la hauteur de Saint-Augustin-de-Desmaures en compagnie de son conjoint. Au loin, une voiture roule à vive allure en direction du terre-plein central et percute un des piliers.

Immédiatement, Annick Lajoie immobilise sa voiture sur le bord de l’autoroute, demande à son conjoint d’appeler les secours et se rend à la voiture accidentée. Témoin de l’accident, David Gauvin, de Deschambault-Grondines, est déjà sur les lieux et tente d’éteindre le feu qui s’échappe du moteur avec un coussin et une couverture. Puis, un camionneur lui apporte un extincteur et il en vide le contenu sans réussir à circonscrire l’incendie.

De son côté, Annick Lajoie a un premier contact visuel avec la victime. L’homme a les yeux ouverts, une respiration saccadée et un pouls diminué. Puis, plus rien. Aidée par David, elle tente d’ouvrir les portières, de briser les vitres pour libérer la victime. Ils ouvrent finalement le coffre arrière et rabattent les bancs, mais le feu se propage trop rapidement. Un pneu de la voiture explose.

À cinq reprises, David Gauvin retourne sur l’autoroute pour alerter les camionneurs et obtenir leur extincteur. À sa cinquième tentative pour éteindre le feu, il dirige le jet de l’extincteur sur les flammes côté passager, et il pénètre jusqu’au torse dans l’habitacle afin d’étouffer les flammes qui courent sur les jambes de la victime.

Pendant ce temps, Annick Lajoie abaisse la vitre de la portière du conducteur en poussant vigoureusement dessus et constate qu’il ne porte pas sa ceinture de sécurité. Elle le saisit alors sous les bras, place ses pieds au bas de la portière pour se contrebalancer et tente de l’extraire de sa voiture. Au même moment, deux jeunes hommes lui viennent en aide.

Annick Lajoie déchire ensuite la chemise du blessé et exécute un bref examen visuel. Elle commence les manœuvres de réanimation cardio-respiratoire, mais n’obtient ni pouls ni respiration. Elle poursuivra le massage jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Pour sa part, David Gauvin combattra l’incendie jusqu’à ce qu’un policier l’informe que l’homme n’est plus dans sa voiture.

Annick Lajoie n’a pas été blessée, mais David Gauvin, qui a inhalé une grande quantité de fumée et autres produits toxiques émanant de l’incendie et des extincteurs, sera traité à l’hôpital. Malgré le danger constant, Annick Lajoie et David Gauvin ont tenté sans relâche de secourir un homme qui, malheureusement, n’a pas survécu. Ces événements sont survenus avant que M. Gauvin soit choisi candidat du Parti libéral dans Portneuf – Jacques-Cartier à l’élection fédérale de 2015.

 

 

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