Rose au sommet de son art

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Par Steeve Alain

Rose Rhéaume a fait ses premiers pas dans les arts martiaux à l’âge de 8 ans. «Mon sport était la natation avant. J’ai suivi mon frère qui faisait du karaté», raconte l’athlète âgée aujourd’hui de 14 ans.

Sa progression dans la discipline aura été fulgurante. Après quelques compétitions au Québec à ses débuts, elle a pris part à plusieurs tournois aux États-Unis en 2012 avec d’autres membres des Studios Unis de Donnacona.

«J’ai tripé sur le compétition au New England  [New England Open à Manchester, New Hampshire] et j’ai voulu reprendre l’expérience», se souvient-elle.

Cette même année, la championne mondiale Becca Ross la prenait sous son aile. Rose obtiendra sa ceinture noire durant la même période.

Le karaté, art martial d’origine japonaise, est fondé sur la maîtrise du corps et de l’esprit, lit-on dans les dictionnaires. Rose adore le karaté pour sa nécessaire précision et l’énergie qui s’en dégage.

Elle est spécialisée dans les katas, des mouvements qu’elle exécute avec minutie et une force de concentration hors du commun devant des juges à l’œil aiguisé.

«Je faisais des combats au début, mais c’était difficile. Je n’ai pas le trip de taper sur quelqu’un et de casser le nez d’une personne avec qui j’ai parlé avant», explique franchement Rose.

Championne

Elle a été couronnée triple championne du monde en octobre dernier lors des Championnats mondiaux de la WKC (World Karate and Kickboxing Commission) à Dublin, en Irlande.

Alors âgée de 13 ans, elle l’a emporté en kata armé musical, kata musical (extrême) et kata classique dans la catégorie 13-15 ans. Elle affrontait dans chaque finale des filles âgées de 15 ans. La compétition rassemblait des athlètes d’Irlande, des États-Unis, du Mexique, de la Chine, d’Allemagne, d’Angleterre, d’Écosse et du Canada.

Rose était déjà championne canadienne 2014 en kata armé musical, sa discipline préférée. Elle avait aussi remporté cette spécialité au US Open en Floride et au Capitol Classic à Washington durant la même année.

Entraînement

C’est aux Studios Unis de Donnacona, propriété de ses parents, que l’athlète raffine ses techniques. Rose s’entraîne durant 15 heures par semaine. Son entraîneur est son père Martin. Sa mère Cathy Cooper contribue aussi à son développement. Elle l’a notamment accompagnée à ses premiers championnats du monde à Tarente, en Italie, en 2013.

C’est une chorégraphie de Becca Ross qui a mené Rose au championnat du monde en 2014. Une chorégraphie de katas dure un peu plus d’une minute. «Pour apprendre une chorégraphie, il faut deux semaines. Pour la maîtriser, il faut environ trois mois. Elle peut être utilisée durant un an ou deux», résume la jeune fille.

Rose est elle-même aussi enseignante en art martial aux Studios Unis, à raison de 9 heures de cours par semaine.

Selon son père, les compétitions présentées les fins de semaine nécessitent de quitter la maison durant environ quatre jours chaque fois. «Nous n’avons pas le temps de visiter les villes», souligne-t-il.

L’athlète élève au secondaire parvient à conjuguer entraînements, compétitions et études. «J’amène mes devoirs aux compétitions et je récupère sur l’heure du midi à l’école», dit Rose. Martin est impressionné par l’assiduité de sa fille, dont les résultats scolaires sont très bons.

Rose aimerait bien faire partie un jour de la réputée équipe mondiale de karaté de Paul Mitchell. Une carrière d’avocate ou d’actrice l’intéresse aussi. Le kata musical, c’est un peu jouer un rôle, rappelle-t-elle.

Saison 2015

Les multiples trophées et médailles de Rose garnissent les murs de la salle d’entraînement. Au moment de notre rencontre, elle venait d’ajouter des trophées remportés à des compétitions à Chicago et en Californie présentées en janvier et février derniers.

Cette année, elle prévoit participer à neuf tournois du circuit de la Coupe du monde de la NASKA (North American Sport Karate Association). Le circuit se compose de 11 compétitions dans autant de grandes villes nord-américaines.

«C’est le circuit le plus fort au monde. Je vise le titre de world champion», affirme avec confiance la karatéka de Donnacona.

Elle a d’ailleurs bien amorcé la saison. En janvier, à Chicago, elle a terminé deuxième en kata traditionnel, deuxième en kata armé traditionnel et deuxième en kata armé créatif. En février, en Californie, face aux meilleurs athlètes du sud des États-Unis, elle a fini deuxième en kata traditionnel et troisième en kata traditionnel armé et en kata créatif armé.

 

 

 

 

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