Régime minceur pour services publics anorexiques

Par cpierredrolet
Régime minceur pour services publics anorexiques

On aurait voulu s’en prendre à la réussite des élèves qu’on n’aurait pas agi autrement. Le discours de la langue de bois du ministre responsable du Conseil du Trésor est truffé d’échardes qui blessent le monde scolaire.

Les offres patronales dans la négociation en cours constituaient déjà une source de fort mécontentement chez les intervenants en éducation qui y voyaient une attaque concertée du gouvernement contre le système scolaire public. Les éventuelles coupes que ces nouvelles compressions risquent de provoquer auront sûrement comme conséquence de jeter de l’huile sur le feu d’une contestation citoyenne déjà amorcée. Créer le chaos pour mieux réveiller l’affrontement, voilà la recette libérale qui résonne comme des chaudrons.

Ce gouvernement va trop vite en créant un psychodrame autour de l’atteinte du déficit zéro. Comme un magicien de l’illusion, il attire notre attention à gauche pour mieux se libérer à droite. À l’instar des manœuvres conservatrices à l’égard du démantèlement de Radio-Canada, le gouvernement Couillard procède à l’étouffement graduel des réseaux publics de la santé et de l’éducation par des compressions qui attaquent le cœur même de ces institutions. Sous prétexte de les sauver, il leur propose d’opérer une grande saignée. Les remèdes de cheval tuent souvent la monture ainsi que le cavalier. À force d’imposer un régime minceur à nos services publics, ne se dirige-t-on pas vers une forme d’anorexie de nos outils collectifs?

Marcel Perron

Neuville   

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