L’école aux Québécois

Par cpierredrolet
L’école aux Québécois

Cette victoire a un goût d’amertume, vu le climat qui s’est développé entre les parties dans les derniers temps. Et le futur des petites écoles de village reste incertain, surtout avec une fusion éventuelle des commissions scolaires.

Ce que les citoyens reprochent à la CS est de nature idéologique, c’est-à-dire qu’ils refusent la loupe capitaliste (qui est une idéologie dont le profit est la valeur de base), à travers laquelle le ministère de l’Éducation, et la CS par ricochet, regardent la situation des écoles.

Nous sommes tous victimes de ce capitalisme devenu aujourd’hui néolibéralisme. D’un État qui n’aime pas l’État et qui se désengage du domaine des valeurs (sauf le profit). À travers les approches de la CS, nous percevons cette idéologie qui voit l’éducation comme une dépense et non un investissement.

Peu de place ici pour une vision d’avenir un quelconque projet de société. La CS répondra certainement qu’ils sont «pognés» dans cette dynamique et qu’un plan à long terme est un luxe, mais c’est quelque chose que nous ne pouvons tolérer comme citoyens.

La mesure visant à cesser les maternelles, qu’elle ait été prévue pour un an, ou pire, dans une optique de nous faire avaler des écoles de cycles dans quelques années, est un exemple flagrant de ce manque de vision.

Quand des gens sont rendus à se parler par des résolutions, que les projets de société sont formulés en termes de «plans stratégiques axés sur les résultats» et que la qualité de l’enseignement se mesure en «nourriture pédagogique», c’est que nous avons perdus le sens de la réalité.

L’éducation n’est-t-elle pas le fondement non négociable sur lequel s’appuie une région prospère? Nous savons combien une population peu éduquée génère des coûts économiques à long terme. Veut-on créer une école québécoise qui formera bêtement des consommateurs et des travailleurs, au moindre coût possible? Non seulement il ne faut pas tolérer de coupes en éducation, mais il nous faut exiger un réinvestissement massif dans une éducation de qualité, non-marchande, à échelle humaine. En ce sens, la CS (et surtout le conseil des commissaires) pourrait être une alliée précieuse.

Je tiens à remercier la CS d’avoir réglé la crise en acceptant de négocier avec les municipalités concernées. J’espère sincèrement que les commissaires et la direction générale accepteront de travailler en commun et de bonne foi avec les citoyens de l’Ouest de Portneuf pour trouver des solutions à long terme.

J’espère aussi qu’ils auront le courage de critiquer ouvertement ce gouvernement qui méprise leur institution en lui coupant les vivres, alimentant ainsi les préjugés courants envers le travail des CS.

 

Anne-Marie Melançon

parent école Le Goéland

Saint-Alban

 

 

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