L’Ouvroir de Donnacona aide doublement

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Par Denise Paquin

C’est avec beaucoup de fierté que son président Ghislain Pelletier a dévoilé le bilan des dons faits dans la collectivité l’an dernier. «Les revenus ainsi que les dons démontrent bien l’ampleur du vestiaire et de son efficacité», affirme-t-il.

Le mode de gestion de l’organisme à but non lucratif a pris un tournant dans les dernières années, sous la houlette de Pierre Gingras et de son successeur Ghislain Pelletier. Ils ont relancé l’Ouvroir afin d’en faire un lieu pour «monsieur et madame tout le monde».

La superficie des locaux a été a agrandie et encore réaménagée tout récemment pour rendre le «magasinage» plus intéressant et le travail des bénévoles plus sécuritaire, souligne M. Pelletier.

Les efforts portent fruit. La clientèle, qui vient du tout Portneuf, a cru de 25% en deux ans. Les bénévoles ont vu passer jusqu’à 300 personnes en une seule journée. Les ventes continuent d’augmenter comme en font foi les profits redistribués.

La quarantaine de bénévoles, dont la moyenne d’âge est de 75 ans, y ont consacré 20 000 heures de travail en 2014. Les responsables ont aussi établi des partenariats. En manque de «bras d’hommes» pour les travaux lourds, l’Ouvroir en a trouvé chez les Chevaliers de Colomb. En contrepartie, ils obtiennent un don.

La collaboration avec la Régie régionale de gestion des matières résiduelles de Portneuf permet aussi de réduire le volume d’enfouissement. L’Ouvroir encourage le réemploi, un des trois R de la valorisation des matières recyclables.

«Il n’y a rien qui se perd», assure Ghislain Pelletier. Même des vêtements qui ne trouvent pas preneur sont transformés en guenilles pour les garages. Mais les vêtements sales, déchirés ou importables tout comme les objets brisés ne se rendront jamais sur les tablettes.

Un vrai magasin

Créé en 1968 pour venir en aide aux gens démunis, l’Ouvroir de Donnacona s’adapte à son temps afin de faire concurrence aux friperies. En se rajeunissant, le comptoir vestimentaire tire son épingle du jeu.

Nicole Roy, qui oeuvre depuis plus de 30 ans, estime que les gens ne doivent pas éprouver de gêne à s’y rendre. «Ce n’est pas un magasin à 1$!» signale Ghislain Pelletier. Le prix de chaque article, même modeste, est attribué selon sa valeur, sa qualité, sa rareté. Diane Lavallée, bénévole depuis une douzaine d’années, résume: «Si [j’évalue] que je ne l’achèterais pas, on ne le garde pas.»

En plus des vêtements et de la vaisselle, on y trouve des jeux, des jouets, de l’équipement de sport, des articles pour enfants, comme des poussettes, mais pas de meubles.

Des événements sont organisés pour attirer une nouvelle clientèle, pour marquer les saisons. Quand arrive l’été, les patins à roues alignées et les casques de vélo s’envolent comme des petits pains chauds. «La vente de Noël au mois d’août, ça pogne!» dit avec humour Ghislain Pelletier.

Même si les affaires vont rondement, Ghislain Pelletier se désole des effets de la surconsommation. Le volume d’articles recueillis ne cesse de croître. Il y a deux ans, le jour du déballage, c’est à peine si les bénévoles pouvaient atteindre la porte tant l’escalier était rempli de sacs. Deux cloches ont été installées à l’entrée en octobre, mais elles se remplissent très vite, insiste-t-il.

 

 

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