Élaine Michaud défend la gestion de l’offre

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Par Denise Paquin
Élaine Michaud défend la gestion de l’offre

«Je demande un engagement clair au Parti conservateur et à Joël Godin d’assurer que le gouvernement protégera intégralement la gestion de l’offre en agriculture, un pan énorme de l’économie de Portneuf – Jacques-Cartier», a déclaré Élaine Michaud qui s’était rendue à la Ferme Drolet et Fils, de Saint-Raymond, hier.

Le Canada poursuit les négociations avec 11 autres pays de la couronne du Pacifique, dont les États-Unis, le Japon et la Nouvelle-Zélande, pour établir un nouvel accord de libre-échange. Selon CBC, le réseau anglais de Radio-Canada, il s’apprêterait à concéder 5 à 10% du marché canadien aux produits laitiers américains.  

«La rumeur est persistante. On a vu que les conservateurs étaient prêts à faire des concessions», affirme Mme Michaud au sujet du système de gestion de la production et des prix. Elle attribue directement la fermeture récente de cinq fermes familiales aux craintes suscitées par l’accord négocié avec la Communauté économique européenne, qui mettra sur le marché canadien 17 000 tonnes de fromage contre des ventes de porc et de boeuf.

Mme Michaud a ironisé sur l’initiative de son adversaire conservateur qui promeut les producteurs-transformateurs dans son site Web: «Si on ne protège pas les fermes, on n’en aura plus de producteurs à faire la promotion.»

Elle craint que l’ouverture du marché aux produits américains entraîne une catastrophe économique dans le secteur ouest de Portneuf très agricole.

Même Pierre Drolet, propriétaire de la Ferme Drolet et Fils, de Saint-Raymond, l’une des 10 plus grosses de la MRC de Portneuf, est inquiet. «Quand tu perds 10% de tes revenus et que ta marge de profit était de 10%, tu opères à perte. C’est assez inquiétant. Ce qui nous manque c’est l’information», déplore-t-il.

L’agriculteur du rang Sainte-Croix estime que les consommateurs sont aussi concernés par l’ouverture des marchés, parce que les conditions de la production sont différentes de part et d’autre de la frontière. «Le lait américain est produit avec des hormones que l’on n’a pas le droit d’utiliser au Canada. Les contraintes environnementales sont plus strictes ici qu’aux États-Unis. En gestion de l’offre, qui existe depuis 40 ans, on n’a aucune subvention, on ne demande rien à personne», expose-t-il. De plus, le modèle de la ferme familiale est quasi inexistant aux États-Unis.

Il souligne qu’une ferme comme la sienne injecte 1 million $ dans l’économie locale. «Ça fait vivre pas mal de monde autour», dit Pierre Drolet.

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