Pendant qu’elle attendait son vol à l’aéroport de Toronto, Caroline Pageau ne se doutait pas du drame qui se déroulait à 800 km de là et qui bouleverserait sa vie. Au moment où Mme Pageau écrivait sur Facebook «Québec on s’en vient !!», son conjoint Steven Gravel perdait la vie dans un accident de motoneige à Deschambault-Grondines le 30 janvier. Cette petite phrase toute simple accompagnée de la photo de son bébé Jules âgé de neuf mois juste avant le décollage avait une connotation tragique pour ceux qui savaient déjà ce qui l’attendait à l’atterrissage. Lorsqu’elle a remis son téléphone en fonction, le drame s’est matérialisé, sa vie a basculé. À 32 ans, la mère de quatre garçons âgés de 9 mois à 6 ans apprenait qu’elle était veuve depuis quelques heures. La douleur est insoutenable, elle est démolie, raconte Josée Langlois, de la boutique Point de vue, qui avait invité Mme Pageau et deux autres commerçantes de Saint-Marc-des-Carrières pour un voyage d’affaires de quelques jours. Mme Pageau est en démarrage d’entreprise. Le décès de son conjoint l’a laissée dans une situation financière précaire, informe Mme Langlois. De grosses décisions doivent être prises, mais pour l’instant, elle en est incapable. «C’est au-dessus de ses forces et le peu qu’elle a, elle le garde pour ses enfants», écrit la propriétaire de la boutique Point de vue située en face du commerce de Mme Pageau. Élan de solidarité Un tsunami d’amour et un élan de solidarité incroyable se sont manifestés pour cette petite famille, note Mme Langlois. Son histoire a touché plusieurs personnes. Des collectes de fonds sont organisées sur Facebook (Veillons sur Caroline et ses enfants) et dans quelques commerces du quartier des Profession-Elles de Saint-Marc-des-Carrières sur le boulevard Bona-Dussault. M. Gravel était un employé de Patates Dolbec à Saint-Ubalde et l’entreprise a lancé une collecte. Déjà quelques milliers de dollars ont été amassés. La campagne de financement populaire se poursuivra pendant quelque temps encore, a indiqué Mme Langlois.
Un «tsunami d’amour» pour la veuve d’un motoneigiste
