Des spécialistes proposent la reconstruction du barrage de Chute-Panet

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Par Denise Paquin
Des spécialistes proposent la reconstruction du barrage de Chute-Panet

Quatre ans après la crue dévastatrice du 16 avril 2014, la Ville de Saint-Raymond dispose d’une trousse d’outils pour contrer les inondations. Les chercheurs de l’Université Laval proposent de la compléter avec la reconstruction du barrage de Chute-Panet et l’ajout d’une digue sur la rive nord. Ces recommandations contribueraient à mieux protéger la population, ont exposé les chercheurs de l’Université Laval Brian Morse et Benoit Turcotte, lors de la rencontre d’information sur la gestion des inondations qui a réuni une centaine de citoyens, experts et employés municipaux au centre multifonctionnel le 13 février. Changements climatiques Saint-Raymond doit s’attendre à être affectée par des crues plus nombreuses, comme celle du 12 janvier dernier, dans un contexte de changements climatiques, a déclaré Benoit Turcotte. Cette hypothèse est basée sur les conclusions d’une recherche sur les prédictions d’inondations dans neuf régions du Québec menée par les chercheurs avec le consortium en climatologie Ouranos. Brian Morse recommande d’emblée la reconstruction du barrage de Chute-Panet. «Le ministère veut qu’il soit démoli ou reconstruit. Le couvert de glace pourrait être mieux géré si on reconstruisait le barrage de Chute-Panet», a-t-il déclaré. Un barrage avec des vannes ne modifiera pas le niveau d’eau au centre-ville, a-t-il averti, mais il permettra de casser les glaces et de les faire descendre en aval de Saint-Raymond. Ce projet est envisagé depuis quelques années par la Ville et le maire Daniel Dion. Son coût de plusieurs millions pourrait être amorti par la production d’électricité. Les spécialistes ont aussi élaboré des simulations pour évaluer quel effet aurait une digue pour protéger le quartier Sainte-Marie des eaux de la rivière Bras-du-Nord. Selon les simulations de crues, l’ouvrage serait efficace. Les chercheurs ne sont pas allés plus loin pour évaluer les coûts et bénéfices de ces deux hypothèses qui impliquent l’aval et l’appui financier de ministères. «On a besoin du feedback des gens de Saint-Raymond», a lancé Brian Morse. Près de 120 tonnes de frasil par jour Après les avoir utilisés conjointement depuis deux hivers, l’estacade flottante, la gestion du couvert de glace au barrage-estacade, l’eau tiède injectée dans la rivière au centre-ville et le bris du couvert de glace à la fin de l’hiver ont démontré leur efficacité.

Les chercheurs de l’Université Laval proposent l’installation d’une estacade-peigne en aval de la passerelle pour les motoneiges.
«L’injection d’eau tiède est un des moyens les plus efficaces pour lutter contre le frasil au centre-ville», a témoigné Christian Julien, coordonnateur aux services techniques à la Ville de Saint-Raymond. Le procédé testé l’an dernier et appliqué en continu depuis le mois de janvier fait fondre 117 tonnes de frasil par jour, a-t-il révélé. Le maire Daniel Dion affirme que les mesures pourraient être bonifiées pour obtenir un résultat maximum avec l’ajout de nouvelles estacades flottantes, l’installation de seuils enrochés et le creusage du réservoir derrière le barrage-estacade. C’est aussi l’avis du chercheur Brian Morse. Il propose l’ajout d’une estacade-peigne en aval de la passerelle de motoneige. Des poteaux ou blocs de roche pourraient arrêter et stocker les glaces afin de laisser couler l’eau libre. Il suggère aussi l’automatisation des vannes au barrage-estacade. «Mais il faut que le barrage résiste aux forces. Il faut que le ministère valide», a déclaré M. Morse. Une solution de compromis pourrait être envisagée. https://youtu.be/YnqM6tZVGdQ

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