Les militants proarmes s’invitent à Neuville

Photo de Francis Beaudry
Par Francis Beaudry
Les militants proarmes s’invitent à Neuville

Une cinquantaine de militants opposés à l’instauration d’un registre provincial des armes à feu se sont rassemblés à la cabane à sucre Chabot de Neuville le 2 décembre. Le rassemblement, originellement prévu à la place du 6-Décembre-1989 à Montréal, s’est déroulé dans le calme.

Des mesures serrées de sécurité avaient été déployées sur le site. Les participants et médias étaient fouillés et les plaques d’immatriculation, le permis de conduire et le visage des conducteurs photographiés par des agents de sécurité.

D’entrée de jeu, Guy Morin, instigateur de l’événement et vice-président de Tous contre un registre québécois des armes à feu, s’est excusé d’avoir choisi la place du 6-Décembre pour le rassemblement. M. Morin a déclaré avoir choisi ce lieu «pour faire réagir, mais pas dans l’intention de blesser quiconque».

L’annonce d’un rassemblement de militants proarmes à la place du 6-Décembre-1989, endroit commémorant les 14 victimes de la tuerie de Polytechnique, avait provoqué une vague de réactions outragées. La police de Montréal aurait déconseillé aux organisateurs de réaliser leur projet et des chasseurs s’y seraient aussi opposés. Même le premier ministre Justin Trudeau avait tweeté que l’événement était «un geste inutilement cruel et provocateur».

Devant le tollé, les organisateurs du groupe proarmes ont annoncé jeudi qu’ils déménageaient l’événement à Neuville.

Invitant les participants à «s’imaginer se trouver sur les lieux du monument du 6-décembre», Guy Morin a lancé un message de non-violence aux groupes qui avaient annoncé leur intention de faire une chaîne humaine autour du monument en signe de contestation.

Le rassemblement avait comme objectif de déclarer l’opposition du groupe contre «la bureaucratie écrasante d’un registre des armes à feu, dénoncer l’inefficacité» d’un tel registre et de motiver les proarmes à agir contre «les informations erronées qu’on trouve dans les médias», a expliqué Jessie Mc Nicoll, conjointe de M. Morin, qui a été la principale conférencière.

Elle a aussi plaidé pour une augmentation des soins de santé mentale aux personnes suicidaires, citant Marc Lépine, responsable de la tuerie de Polytechnique, comme un individu qui a «passé au travers des mailles du filet social» et qui aurait vécu beaucoup de malheurs dans sa vie.

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