Une maison en spirale dans Portneuf

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Par Steeve Alain
Une maison en spirale dans Portneuf

Une maison en spirale unique au monde prend forme à Deschambault-Grondines. Le projet de l’ébéniste artiste Réjean Bérubé évolue continuellement et le constructeur est loin de tourner les coins ronds… Réjean Bérubé a déjà réalisé des condos et un chalet, mais c’est la première fois qu’il s’attaque à un projet d’une telle envergure. «La fibre artistique me fait bouger. Je tripe sur l’architecture et j’avais le goût d’un gros projet créatif», dit l’affable ébéniste. Rondeur et spirale De forme ronde avec un toit spiralé, la maison unique située sur la route 138 face au Saint-Laurent est conçue de façon à capter le maximum d’ensoleillement.

La façade de la maison qui compte 100 fenêtres. Photo – Steeve Alain
La résidence compte 100 fenêtres. «J’ai vidé toutes les quincailleries de la région pour du mono couleur acajou», lance à la blague le constructeur. Le bâtiment de trois étages est d’une dimension de 168 pieds (51 mètres) circulaires. C’est assez pour permettre à une automobile de tourner dedans, souligne M. Bérubé. Le plafond de l’espace principal à aire ouverte passe de 24 pieds (7 mètres) à 12 pieds (4 mètres) de hauteur en raison du toit en spirale. Il est composé d’un plancher de bois flottant inversé.
La construction de la tour centrale. Photo – Facebook
Le bâtiment s’articule autour d’une tour centrale en bois sur une base de pierres à partir de laquelle 50 arcs de bois inversés de 24 pieds (7 mètres) et des câbles d’acier soutiennent la structure. La maison a été créée en fonction du terrain en pente abrupte. «Je prenais une marche et j’ai vu le spot. Le terrain était à vendre. Il ne convenait pas pour un bungalow», raconte l’ébéniste. Beaucoup de travail M. Bérubé travaille sur le projet depuis 2011. Après des études de sol, il lui a fallu deux ans pour réaliser la maçonnerie de la fondation, récupérant des pierres du cap et utilisant 60 tonnes de mortier. «Une journée, j’ai posé une seule pierre [tellement elle était lourde]. Ce sont des affaires de fou», rigole-t-il en se rappelant diverses étapes de son projet.
Le bâtiment et son toit en spirale vu de l’arrière. Photo – Steeve Alain
Au début de la construction, les gens croyaient qu’il venait de découvrir un ancien moulin à vent. Depuis, environ 500 passants intrigués se sont arrêtés au chantier. L’ébéniste ne leur en tient pas rigueur et leur explique son projet. «J’aime rencontrer les gens», dit-il. Réjean Bérubé réalise tout lui-même. Il a effectué des tests à l’échelle au préalable. Il a monté sa structure d’une hauteur de 36 pieds (11 mètres) avec un système de poulies. Poutres, fenêtres, portes et, l’hiver dernier, armoires de cuisine à partir d’arbres qu’il a coupés ont été fabriquées à son atelier de Québec. Un escalier en colimaçon autour de la tour centrale reliant le sous-sol au premier a été créé à partir d’un tronc d’arbre récupéré près du fleuve. Maison autonome Une fournaise dans la tour centrale et un plancher radiant limiteront les coûts de chauffage qui seront déjà réduits par l’énergie solaire passive. M. Bérubé prévoit installer des rideaux thermiques afin de conserver la chaleur à l’intérieur la nuit. «Je suis juste cheap, pas écologique. Je n’aime pas dépenser pour le chauffage», avoue-t-il. Un toit vert prendra forme sur la maison de bois lamellé-collé. M. Bérubé veut faire du toit un lieu de vie. Il y aura accès par une chambre et profitera d’une vue imprenable sur le fleuve.
Un plafond aux effets saisissants. Photo – Steeve Alain
Selon M. Bérubé, la maison vise l’autonomie énergétique et alimentaire. Cinquante caissons seront installés sur les excédents du toit pour y faire pousser des légumes. Des capteurs solaires sont prévus tout comme une éventuelle éolienne verticale. Des légumes et fruits pourront aussi croître à l’intérieur. L’ébéniste a utilisé des matériaux de la région. Il estime que le projet aurait coûté environ 2 M$ jusqu’ici, s’il n’avait pas tout fait lui-même. La facture atteignait environ 80 000$ l’automne dernier. L’ébéniste croit qu’aucun architecte n’a conçu une maison en spirale comme la sienne. «À ma connaissance, c’est la seule maison du genre», indique-t-il. M. Bérubé ne sait pas quand la résidence sera terminée. Le projet continue d’évoluer.        

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