L’enfant préféré

Par jdion

La très grande majorité des parents veulent être le plus équitables possible avec leurs enfants. Ils portent attention à ne pas faire de favoritisme. La valeur véhiculée est alors celle de la justice. La volonté d’être juste avec ses enfants est en effet partagée par l’ensemble des parents. Cependant, la réalité peut être très différente car il est possible qu’un parent affiche une affinité plus grande avec un de ses enfants pour ainsi créer un tandem qui aura un impact certain sur eux et sur le reste de la famille. Nous explorerons ce phénomène pour mieux le connaître et en comprendre ses conséquences. Voici une énumération de motifs qui pourraient relier certains parents plus fortement à certains de leurs enfants. Le partage d’activités communes avec son enfant, comme par exemple, un père sportif qui se rapproche plus de son enfant le plus talentueux en activités physiques. De même, la découverte de traits de caractères semblables aux siens chez son enfant: une mère intellectuelle, par exemple, qui tend à partager davantage ses connaissances avec son enfant le plus curieux. Autre motif, le sexe de l’enfant qui est le même que celui du parent peut rendre celui-ci enclin à sentir une alliance plus forte entre eux. Ou inversement, l’enfant de sexe opposé peut provoquer des sentiments plus tendres chez un parent. Dans certaines familles, chacun des parents peut avoir son enfant privilégié, ce qui décentre la famille du couple parental assorti d’une fratrie, et les fait plutôt basculer dans une situations à deux couples. Autre cas: le premier enfant, celui avec qui le parent découvre son rôle parental ou inversement, le dernier, celui qu’il peut chérir pour la dernière fois. Enfin, le cas de l’enfant handicapé ou malade qui peut amener le parent à compenser ce problème par la difficulté à lui refuser certaines choses qu’il aurait aisément refusées à ses autres enfants. Ces situations peuvent parfois paraître anodines et banales. Cependant, il faut savoir qu’elles créent souvent des rivalités à l’intérieur de la fratrie ou laissent l’enfant avec une seule référence parentale principale, maternelle ou paternelle. Elles peuvent aussi induire, chez l’enfant favorisé, un sentiment de culpabilité par rapport à ses frères et soeurs. Chaque cas est un cas d’espèce qui demande une attention particulière, mais globalement, il importe de retenir que le parent qui cherche à reconnaître la vraie nature du lien privilégié avec un de ses enfants, ne doit pas se confiner dans une culpabilisation stérile, mais bien s’engager dans une démarche de réflexion. Celle-ci peut, entre autres, amener le parent à comprendre certaines de ses fragilités qu’il compenserait à tort de cette manière et éventuellement à envisager certains correctifs salutaires.

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