Jessie Frenette, la face cachée de Nienna Surion

Photo de Mathieu Hardy
Par Mathieu Hardy
Jessie Frenette, la face cachée de Nienna Surion

Se costumer est un jeu d’enfant qui perdure pour Jessie Frenette, de Cap-Santé. Sa passion pour le «cosplaying» l’a menée jusqu’au Japon l’an dernier, où elle est désormais connue comme la face cachée de Nienna Surion. Début mars, j’ai rencontré Jessie Frenette – identifiée sous le nom d’artiste Nienna Surion dans le milieu du «cosplaying» – après qu’une lectrice m’ait parlé de ses projets et de sa passion pour le moins fascinants. Aussitôt que nous sommes entrés dans son atelier où elle passe de nombreuses heures à confectionner des costumes depuis 2009, Jessie m’a fait part d’anecdotes et des mille et une astuces liées à ses expériences de création. Imagination et passion Rien qu’à voir quelques-uns des accessoires qu’elle a qu’elle a inventés et fabriqués, il est clair que repousser les limites de sa créativité et les frontières de son imaginaire est une source de motivation. «C’est comme un peu ma force, faire fonctionner des trucs que personne n’arrive à faire fonctionner. J’aime trouver de nouvelles méthodes», me confie-t-elle, assise devant une immense paire d’ailes qui sera intégrée à son costume de fée du désert qu’elle présentera à Toronto la semaine prochaine.

Jessie Frenette avec le trophée confirmant sa participation au World Cosplay Summit à l’issue des sélections canadiennes.
Photo – Mathieu Hardy
D’où vient cette passion? Dès son plus jeune âge, Jessie entretient une fascination pour les costumes que sa mère lui fabriquait pour l’Halloween et pour d’autres occasions. Elle aimait les porter pour s’évader dans son monde imaginaire. L’art de la conception La nostalgie l’a rattrapée en 2009 lorsqu’elle apprend l’existence du «cosplay» de la Boutique L’Imaginaire à Québec. Elle crée alors son premier costume sans trop savoir à quoi s’attendre. Elle récidive en 2010. L’année suivante année, elle tente l’expérience du Festival d’anime (N.D.L.R.: lire animé) à Otakuthon, une convention réputée qui a lieu à Montréal. «L’ambiance qu’il y avait là-bas, c’était comme un gros festival avec des gens costumés partout! J’ai comme eu la piqûre!», se souvient Jessie. Pour s’y préparer, elle s’initie à la couture et repousse ses limites pour concevoir des costumes plus élaborés. «C’était un autre monde! Il y avait des gens qui faisaient des costumes depuis vraiment plus longtemps avec des grosses armures, de la lumière, des trucs de fous», souligne-t-elle. «Pendant les deux premières années, je n’y allais pas trop gros. J’y allais vraiment avec des petits trucs de couture. Je n’ai jamais utilisé de vrais patrons, je les faisais moi-même à partir de rectangles que je mettais sur moi», explique Jessie. Impressionnée par ce qu’elle a vu à Otakuthon, Jessie brasse des idées de grandeur et va jusqu’à travailler intensivement pendant deux mois sur le costume et l’armure du personnage de jeu vidéo Samus Aran. Et ensuite viennent d’autres déguisements comme celui de la diva du film «Le Cinquième Élément». Elle a travaillé pendant neuf mois pour créer le costume le plus fidèle au personnage du film de Luc Besson. Cette tenue et son «cosplay» lui ont d’ailleurs valu deux prix, celui du meilleur costume de sa classe et celui de la présentation la plus inspirante. «C’est beaucoup de réflexion, de recherche [de temps passé à] trouver des nouvelles techniques, des nouveaux matériaux», précise Jessie, pas peu fière du résultat final. À 28 ans, elle a déjà conçu une vingtaine de costumes qui lui ont permis de laisser sa marque dans les mascarades des concours de «cosplay» les plus réputés, dont le World Cosplay Summit, au Japon. World Cosplay Summit L’année 2016 aura été mémorable pour Nienna Surion, la traduction en langue «elfique» du nom de Jessie Frenette. Elle participe enfin au World Cosplay Summit, les ligues majeures du «cosplay», au Japon. Avec son amie de Beauport, Félicia Dussault, alias Darkarnival Butler, elle est sélectionnée lors de Otakuthon Montréal pour former la première équipe canadienne à cette compétition mondiale à laquelle prenaient part 30 pays. «Le Word Cosplay Summit, c’est deux ou trois coches au-dessus d’une mascarade normale. Ça prend un costume vraiment parfait et un sketch intéressant qui dure deux minutes trente précisément», mentionne Jessie. L’an dernier, Jessie a conçu six costumes. C’est son année record. En plus du World Cosplay Summit, elle a participé à des mascarades dans la catégorie maître, qui sont similaires à des défilés de mode, à Boston, Toronto, Montréal et Washington. Qu’est-ce qui rend ces événements tous plus intéressants les uns que les autres? «En tant qu’artiste, c’est le fun de montrer ce que tu fais», répond spontanément Jessie, qui, depuis l’été 2015, est devenue juge de mascarade. Bientôt à Toronto Du 20 au 24 avril, Jessie se retrouvera à Toronto à l’occasion de la 35e convention itinérante Costume-Con. Elle fera équipe avec 13 autres passionnées de «cosplay». Elles participeront à la mascarade de science-fiction. Jessie personnifiera la fée du désert. Pour savoir comment elle vit cette nouvelle expérience de «cosplay» et découvrir davantage la face cachée de Nienna Surion, suivez sa page Facebook ou sa page DeviantArt, qui portent toutes les deux son nom d’artiste.

Partager cet article